La France a rédigé la première déclaration des droits de l’homme et du citoyen en 1789 et les mots"Liberté, égalité, fraternité" sont encore inscrits sur le fronton de nos mairies mais ont-ils encore un sens ?
Les dirigeants du monde entier ont adopté le 10 décembre 1948 avec la création de l’ONU la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et selon l’article 13 de ce texte :
« Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays ».
Cet article est renforcé par la Convention de Genève de 1951 qui réaffirme l’obligation d’octroyer le statut de réfugié à toute personne menacée ou persécutée dans son propre pays.
Ces principes sont aujourd’hui de plus en plus bafoués par les lois et pratiques liberticides que la France et l’Europe mettent en place. Le pouvoir de l’État et de la police est renforcé, celui de la justice est minimisé et instrumentalisé.
JE REFUSE DE M'HABITUER AUX PRATIQUES LIBERTICIDES.
Fichage de la population et prolifération des fichiers
Selon le rapport Bauer, la France comptait 36 fichiers en 2007. On en compte aujourd’hui plus de 58. Beaucoup sont gérés par le ministère de l’intérieur et celui de la défense.
Chacun d’entre nous peut être fiché sans le savoir.
Bien que la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) ait pu, dans certains cas, constater que seulement 20% des fiches sont exactes, ce fichage peut avoir de lourdes conséquences:
- Refus d’embauche dans le domaine de la sécurité.
- Difficulté pour obtenir des papiers ou une naturalisation pour les étrangers.
Restriction de la liberté de circulation
Après la chute du mur de Berlin en 1989, et sous prétexte de faciliter la liberté de circulation à l’intérieur de ses frontières, l’espace Schengen a fait de l’Europe une véritable forteresse en érigeant des remparts concrets ou virtuels, étanches et meurtriers.
Adoption de la loi LOPPSI 2
Sensée lutter au départ contre la pédophilie, elle devient un système policier de surveillance renforcée: rapprochement et croisement des fichiers, surveillance vidéo et internet, surveillance électronique. Cette surveillance touche chacun de nous, y compris nos enfants et les étrangers qui pourront être expulsés sans même avoir eu recours à l'avis d'un juge.
JE REFUSE DE M'HABITUER A TOUTE FORME DE DISCRIMINATION
La technique employée pour fabriquer des boucs émissaires a fait ses preuves.
Voici la recette de la fabrique de l’opinion: -choisir des mots simples
-les répéter encore et toujours
-les associer à des peurs, des sentiments
Exemple: Répéter autant de fois que possible: "Les étrangers sont des terroristes, les jeunes sont des délinquants, les pauvres sont dangereux… Les jeunes sont des délinquants, les étrangers sont des terroristes, les pauvres sont dangereux… Les pauvres sont dangereux, les jeunes sont des délinquants, les étrangers sont des terroristes..."
Il suffit ensuite de faire voter des lois qui permettent de multiplier les contrôles, de mettre à l’écart les pauvres, d'arrêter ces présumés délinquants et terroristes parfois des enfants à la sortie de leur école, d’enfermer les étrangers dans des prisons appelées centres de rétention (CRA) et de les expulser parfois avec violence.
L’abbé Pierre a dit dans son message de Noël de décembre 2005:
"J'ai du mal à notre pays qui, de plus en plus stigmatise les plus pauvres comme fauteurs de troubles"
JE REFUSE DE M'HABITUER A LA PRECARITE
Nos dirigeants sont passés maîtres dans l’art de dire une chose et de faire son contraire dans tous les domaines: le logement, la santé, l’éducation, le travail…
La loi sur le logementopposable de mars 2007 reconnaît le droit à un logement décent et indépendant mais en même temps la loi sur les logements sociaux, dite loi SRU est détournée: sélection des habitants, paiement de l’amende préférée à la construction de HLM par les communes.
Sous prétexte de rendre plus efficace notre système de santé considéré comme l’un des meilleurs du monde, on ferme des hôpitaux et on supprime quantités de postes de personnels soignants. On refuse des soins à des étrangers malades en les condamnant parfois à mort.
L’éducation n'échappe pas aux réformes: suppression de postes d’enseignants et du soutien aux élèves en difficulté, allègement des programmes et réduction de la diversité d’orientation professionnelle conduisant à terme à une unification et à une dévalorisation des diplômes sur le marché du travail.
Bien que l’Organisation Internationale du travail (OIT) affirme que "le travail n’est pas une marchandise", les réformes successives du code du travail en France ont surtout permis la généralisation de contrats précaires. Les pauvres, les jeunes et les étrangers sont condamnés à être flexibles notamment les personnes privées de papier qui sont aussi privées de droits liés au travail .
Toutes ces lois et réformes touchent chacun d’entre nous et aggravent encore la fracture sociale.
Refusons de nous laisser prendre au piège de tous ces discours populistes et luttons contre la xénophobie, le racisme et leur banalisation comme instruments de régression sociale en France et partout ailleurs.
L'exercice de la citoyenneté ne se réduit pas au fait de glisser un bulletin dans une urne.
On peut l'exprimer par des actes solidaires chaque fois qu'une injustice est commise, qu'un droit fondamental est violé.
En 1549, La Boétie écrivait déjà: "ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux!"
Alors levons nous et résistons !