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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Syndicat des Avocats de FRance | 10/12/2013

Il y a un an, en guise de réponse aux espoirs suscités par les déclarations de François HOLLANDE sur le droit au séjour des étrangers durant sa campagne présidentielle, une circulaire du Ministre de l’Intérieur était prise plutôt qu’une loi.

Selon ce Ministre, les objectifs de la circulaire dite de régularisation du 28/11/2012 sont de «définir des critères objectifs et transparents » pour l’admission au séjour et de « limiter les disparités » constatées dans le traitement des dossiers d’un département à l’autre.

Force est de constater que cette circulaire n’atteint pas ses objectifs.

D'abord, la circulaire ne se saisit que de peu de catégories d'étrangers : les salariés et les familles, principalement. Les autres restent sur le carreau.

Ensuite, les disparités géographiques ont plus que jamais cours. L’accès même aux préfectures pour le dépôt d’une demande de régularisation par des étrangers remplis d’espoir est ici impossible, là très bien organisé ; donne ici lieu à délivrance d’un récépissé pendant l’instruction de la demande, est là aussitôt suivi d’une réponse négative avec mesure d’éloignement forcé sans instruction sérieuse de la demande…

Si certains étrangers qui remplissent les critères de la circulaire se voient délivrer une carte de séjour, comme par exemple dans l’Hérault, le Rhône ou la Haute Savoie, d’autres dans une situation équivalente reçoivent une obligation de quitter le territoire français dans l’Isère, la Val de Marne ou le Nord.

D’une manière générale, les préfectures régularisent au compte-goutte et hors le cadre fixé par la circulaire.

Des parents « d’un enfant scolarisé en France depuis plus de 3 ans » (article 2.1.1 de la circulaire), des salariés en mesure de justifier d’une « activité professionnelle supérieure à 8 mois consécutifs sur les 24 derniers mois » ou de « 30 mois sur les 5 dernières années » (article 2.2.1 de la circulaire) reçoivent massivement des obligations de quitter le territoire. Autant de situations que la circulaire devait normalement permettre de résoudre…

Auprès des tribunaux, ces étrangers ne peuvent pas faire valoir les « droits » issus de la circulaire, les tribunaux ne connaissant que de l’application des lois et non de celle des circulaires n’ayant pas valeur réglementaire. Ainsi, l’administration ne craint pas la censure de ses pratiques arbitraires.

Une circulaire porteuse d’espoirs et de justice? Non! Un miroir aux alouettes! Promesse non tenue.

Après un an d’application d’une circulaire, qui résout peu de situations, des situations inextricables et humainement insupportables perdurent. La preuve est faite qu’une réforme du droit au séjour, et plus généralement de tous les pans du droit des étrangers, est indispensable. Les étrangers ayant vocation à résider durablement en France doivent enfin sortir de la précarité dans laquelle les précédentes réformes les ont jetés.

Paris, le 9 décembre 2013

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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