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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Cercles de Silence | 28/04/2015
Les représentants de l’Etat, relayés par les médias, parlent régulièrement de
s’attaquer aux réseaux mafieux qui exploitent les migrants. C’est bien ! mais ne
serait-il pas plus efficace et juste de s’attaquer aux causes et notamment au fait
que, si toutes les populations du monde avaient la même liberté de voyager et de
migrer que les habitants des pays du Nord, elles ne seraient pas obligées de
recourir à ces réseaux et de se ruiner.
Ne serait-il pas également plus juste de s’attaquer réellement aux
« esclavagistes » qui ont belle enseigne et pignon sur rue, car leurs pratiques sont
tout aussi scandaleuses que celles des réseaux mafieux. Trois témoignages parmi
tant d’autres :
« Je travaille 60 heures par semaine pour 150 €, parfois 100. Mon employeur
me doit de l’argent, mais il me dit qu’il ne peut me le donner maintenant, car son
entreprise ne va pas fort. Je suis en colocation avec une amie, et je ne peux pas
payer ma part de loyer. J’en suis malade. »
« J’ai été embauché comme plongeur, puis je suis passé aide-cuisinier, puis agent
d’entretien, puis confectionneur de pizza. Mon travail a changé, mes horaires
aussi, mais mon salaire lui, n’a pas changé. »
« Je travaille dans un hôtel. Je commence à 10h jusqu’à 14h. Je reprends à 18
heures jusqu’à 23h30 et souvent jusqu’à minuit. Ces 4 heures libres dans l’après-
midi ne me permettent pas de rentrer chez moi habitant la banlieue éloignée,
sans compter les frais supplémentaires de bus. Donc, entre 14 heures et 18
heures, me nourrissant d’un sandwich, j’erre dans les rues, je m’assoie sur un
banc quand il fait beau, la galère redouble par mauvais temps. Le vendredi,
samedi et dimanche, je termine à 2 ou 3 h du matin. Au début, mon salaire était
de 350 €, il est passé à 150 €, je ne sais pas pourquoi, mais je n’ose pas demander,
je suis sans papier »
Très nombreuses sont les personnes migrantes qui sont maintenues en situation
irrégulière par les préfectures, malgré leurs efforts répétés pour en sortir. Elles
sont ainsi livrées quasiment sans droit et sans défense à des entrepreneurs sans
scrupules qui en profitent pour les exploiter ; beaucoup ne perçoivent aujourd’hui
que 2€ de l’heure pour des journées pouvant dépasser les 10h et des semaines
allant au-delà des 70h.
Des études faites récemment, montrent que si l’on ouvrait les frontières, il n’y
aurait pas « l’invasion » que l’on nous brandit comme un épouvantail ; il y aurait,
il est vrai, plus de mouvements migratoires, mais de plus courte durée (pour des
visites, le commerce, une formation professionnelle, le tourisme…), parce que
nous vivons dans un monde caractérisé par la mobilité. L’économie mondiale, ici
et là-bas, se porterait beaucoup mieux, parce que l’enfermement et l’austérité ne
font la richesse que d’infimes minorités déjà scandaleusement richissimes.
Les humains sont par essence des migrants ; ils sont faits pour aller à la
rencontre de leurs semblables, comme personnes, peuples et cultures ; c’est ainsi
que l’on s’ouvre l’esprit et que l’on devient intelligent.

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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