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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Lettre ouverte à Monsieur Manuel VALLS
Paris, le 27 mai 2014

Monsieur Manuel VALLS
Hôtel Matignon
57, rue de Varenne
75700 Paris SP 07

Copies à : Monsieur Bernard CAZENEUVE, Ministre de l'Intérieur
Madame Marisol TOURAINE, Ministre des affaires sociales et de la Santé

Objet : Exilés de Calais, la santé méprisée.

Monsieur le Premier Ministre,

La situation à Calais se détériore dans un silence assourdissant. Environ 700 personnes étrangères, pour la plupart d’origine syrienne, afghane, érythréenne, fuyant des conflits, des violences et des persécutions sont installées dans la ville. Parmi elles, quelque 550 ont aménagé des camps de fortune sur le port de Calais et aux alentours, ayant demandé l’asile en France ou attendant de passer en Angleterre.

Ils vivent dans des conditions sanitaires catastrophiques qui ont favorisé le développement d’une épidémie de gale. Bien que nous ayons alerté de manière répétée les pouvoirs publics sur les enjeux de santé publique que représente cette situation, aucune réponse correcte n’a à ce jour été apportée.

Le mercredi 21 mai, les associations apprennent avec stupéfaction la décision prise par les services de la Préfecture d’Arras : associer dans un même temps une prise en charge médicale et l’expulsion des terrains sur lesquels les exilés ont trouvé refuge depuis plusieurs semaines. Ceci sans concertation avec les associations, et sans l’accompagnement social des personnes concernées prévus par la circulaire du 26 août 2012. Mais surtout, pour la grande majorité des personnes, sans qu’aucune solution alternative de mise à l’abri ne leur soit proposée.

Nous pouvons anticiper les effets de cette expulsion, prévue le mercredi 28 mai : prise en charge médicale inappropriée, errance des personnes dans la ville de Calais, contrôles policiers quotidiens, violences, désespoir et prise de risques croissante pour tenter un passage vers le Royaume-Uni qui, depuis le début de l’année, ont déjà causé la mort de plusieurs exilés... Et certainement pas la disparition des exilés sur le territoire du Calaisis, qui restera un point de passage vers le Royaume-Uni, les expériences précédentes de destruction et de fermeture l’ont démontré (Sangatte en 2002, Jungle pachtoun en 2009).

Nous savons donc que cette politique irrespectueuse de la dignité des personnes n’apportera aucune solution.

Nous vous demandons de mettre en place un dispositif d'urgence adapté pour répondre à la situation sanitaire des exilés de Calais et que la France réponde à son devoir de protection. Comme vous l’avez affirmé lors de la table ronde qui s’est tenue le 12 décembre 2013 à Calais, des solutions peuvent être apportées à cette situation.
Monsieur le Premier Ministre, engagez une concertation, donnez les autorisations et les moyens de soigner correctement et de protéger les personnes, conformément aux engagements de la France en matière d'accueil des exilés.


Liste des associations signataires :
Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture de Calais, Amnesty International, Fédération Entraide Protestante, Fondation Abbé Pierre, France Terre d’Asile, L’Auberge des Migrants, La Cimade, Salam NpdC, Médecins du Monde, Secours Catholique.

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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