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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Voix des Semeurs - 09/08/2017 - Sophie BOUSSEMART

LETTRE à Monsieur le Ministre de l’intérieur

Monsieur Collomb,

Je vous ai vu ému aux larmes à la passation de pouvoir du nouveau Président de la République, à la mairie de Paris. Je trouve cela très beau un homme qui pleure. C’est poignant et tellement généreux  d’oser montrer ce que beaucoup considèrent encore comme de la sensiblerie.

J’ose vous avouer cela, Monsieur Collomb parce que moi, je suis de ceux qui se cachent, vous savez ceux qui, comme Charlie Chaplin, aiment marcher sous la pluie pour qu’on ne les voie pas pleurer.
En cette période estivale de canicule de surcroît, je ne peux hélas m'adonner communément à cette marche, alors substituant les larmes, je fais couler les mots.

Depuis mi mai, vous avez été nommé ministre de l’intérieur.
Tout en haut de votre pile de dossiers, la question des migrants semblait cruciale dès votre investiture.
Pourtant il est survenu tout au long du mois de juillet toute une série d’exactions inexcusables.

Avez vous versé une petite larme quand Monsieur Carême, Maire de Grande-Synthe appelait au secours en diffusant  des photos terribles d’enfants dormant à même le sol entourés d’immondices ?

Avez vous pleuré quand des policiers ont sciemment empoisonné l’eau destinée aux migrants des campements de Calais ?

Avez vous eu du chagrin quand les CRS diffusaient  du gaz poivre sur les migrants, enfants et adultes, durant leur sommeil ?

Apparemment pas, il aura fallu que le Conseil d’Etat vous "retoque" et se prononce en faveur de mesures d'urgence d’aide aux migrants, pour que vous réagissiez.

Selon toute vraisemblance, vous semblez plus sensible à la promotion et à l’intronisation de Monsieur Macron qu’aux traitements inhumains et dégradants subis par les migrants sur le sol français.

« Des traitements Inhumains et dégradants qui portent une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale »

 Ce sont les mots du rapporteur public du Conseil d’Etat.

On peut considérer que ce détachement, cette nonchalance à agir dans ce dossier des migrants au tout début de votre mandat, soit un malentendu, ou alors un statu quo qui vous a paru nécessaire pour vous mettre dans  la peau du premier flic de France.

Et puis il y a la une du JDD :

« le Plan de la France pour trier les migrants ».

Vous voulez donc trier les migrants comme on trie un panier de linge sale, vous voulez distinguer le droit d’asile et les autres motifs de migrations, sous entendu les motifs économiques.

J’espère que cela ne vous a pas échappé que très souvent les guerres et les persécutions engendrent des problèmes économiques.

Vous voulez donc établir une liste de migrants interdits par nationalité, hiérarchiser la misère et l’inhumanité.

Il vous faudra des centres de tri sans doute, des nouveaux Ellis Island, des points d’entrées des migrants où on écrémera, on séparera le bon grain de l’ivraie, vous allez aussi pouvoir trier par indice de masse corporelle peut être?

En attendant, selon vos dires, «vous ne voulez pas de points d’ancrage pour éviter « un appel d’air », là encore vous ne parlez pas de la  mécanique de votre machine à laver après le tri de vos chaussettes sales mais d’humains en situation de grand dénuement et dans un état d’épuisement extrême!

Vous sous-entendez, par là, qu’il n’y aura  pas de création structures fixes d’accueil dignes sur Calais pour éviter un trop grand influx de migrants.

Alors ici, à Calais, ce seront encore les associations qui vont se réunir et prendront en charge la misère des migrants pour pallier aux carences des autorités publiques dans des cantonnements de fortune indignes, avec de temps en temps une petite  intervention des forces de l’ordre pour que le campement ne dégénère pas en bidonville, ça se passe en  France au 21ème siècle!!!

Ailleurs, dans la vallée de la Roya à la frontière italienne, d’autres associations et Cédric Herrou font le boulot de l’État qui est défaillant, un peu votre job donc, sans costume cravate et avec moins de sensiblerie mais plus d’efficacité.

Cédric Herrou  héberge  lui-même dans sa ferme les migrants, qu’il trouve le long de la route.
Il essaie de les protéger d’une reconduite à la frontière systématique faite par les autorités, illégalement, de surcroît, en écartant ces migrants de leur droit fondamental  à la demande d’asile réglementée  par des textes européens et internationaux.

Cédric Herrou vient d’être condamné pour aide à l’immigration clandestine par la cour d’appel d’Aix en Provence aujourd’hui même!

Voilà, on en est là, la solidarité est devenue un délit, l’indifférence et l’inhumanité sont la norme.

Pire, vous justifiez presque votre politique migratoire par la réticence des Français, selon des enquêtes d’opinion, à accepter les migrants et les centres d’accueil!

C’est un non courage politique, une couardise indigne d’un ministre de l’intérieur et d’un représentant de l’Etat!!!
Vous vous imaginez où en serait la France si Robert Badinter ou Simone Veil avaient  suivi de tels raisonnements???

L’orage tonne dehors, la pluie y est battante, Monsieur Colomb, je vais donc vous quitter, j’ai besoin d’aller marcher.

Je vous prie d'agréer, Monsieur Collomb, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Sophie BOUSSEMART.
M1717 Réfugiés et Droits de l’Homme

 

 LETTRE a Monsieur le Ministre de linterieur 2

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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