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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - AFP - 27/6/2018

Le président avait accusé mardi le navire « Lifeline » d’avoir « coupé le signal » et d’être « intervenu en contravention de toutes les règles et des gardes-côtes libyens » en portant secours à 233 migrants.

Quatre associations actives dans l’aide aux migrants ont demandé mercredi à « être reçues collectivement » par le président Emmanuel Macron après ses critiques de l’ONG Mission Lifeline, qu’il a accusée de faire « le jeu des passeurs » au large de la Libye lors d’un récent sauvetage.

« En prétendant que les ONG font le jeu des réseaux de trafiquants, le président de la République porte une atteinte inédite à l’action de la société civile », ont affirmé Amnesty International France, La Cimade, Médecins du monde et Médecins sans frontières (MSF), qui se sont dites « consternées devant cette confusion de valeurs ».

Emmanuel Macron avait accusé mardi le navire de l’association allemande, le Lifeline, d’avoir « coupé le signal » et d’être « intervenu en contravention de toutes les règles et des gardes-côtes libyens » en portant secours à 233 migrants :

« On ne peut pas accepter durablement cette situation car au nom de l’humanitaire cela veut dire qu’il n’y a plus aucun contrôle. A la fin, on fait le jeu des passeurs en réduisant le coût du passage pour les passeurs. C’est d’un cynisme terrible. »

Pour les associations, ces déclarations « marquent une étape supplémentaire dans le cynisme et l’hypocrisie de la politique migratoire française mais aussi européenne » :

« En favorisant le refoulement et le maintien en Libye de milliers de personnes qui ont enduré des mois voire des années de privations, d’extorsion et de tortures, le président de la République renie les valeurs fondamentales du droit humanitaire. »

M. Macron est « capable de donner des leçons d’accueil au monde et en même temps, dans son propre pays, criminaliser les bénévoles, maintenir le refoulement illégal aux frontières même de mineurs ou encore passer sous silence les brutalités infligées aux personnes migrantes et la confiscation de leurs biens », ont-elles encore déploré.

Des propos « inappropriés »

De son côté, le directeur général de France Terre d’asile (FTDA), Pierre Henry, a déploré des propos « inappropriés, inopportuns et incongrus », car « l’Aquarius et le Lifeline obéissent simplement au droit maritime qui impose de sauver des vies de naufragés », ce qui « ne se discute pas ». « Une parole de président est symbolique, et Emmanuel Macron ne peut ignorer qu’il fait la joie des extrêmes droites en Europe, qui vont reprendre ses arguments à qui mieux mieux », a-t-il ajouté.

« C’est une ONG allemande que le président Macron accuse d’être d’un cynisme terrible. Il reprend ainsi une accusation qui était jusqu’ici le privilège de l’extrême droite italienne », a pour sa part affirmé sur Twitter le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.

Pour Laurent Giovannoni, du Secours catholique, ces déclarations s’inscrivent dans « une dérive générale de l’Europe qui veut faire une gestion de la question migratoire par l’enfermement et l’externalisation ». La situation est « catastrophique », a-t-il affirmé.

La France « salue le travail des ONG » mais celui-ci doit « se faire dans le respect du droit international », a déclaré pour sa part le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, pour qui M. Macron « a eu raison d’attirer l’attention sur le fait qu’on peut parfois être ce que Lénine appelait les idiots utiles, c’est-à-dire les complices involontaires » des passeurs.

Le gouvernement maltais a accepté d’accueillir le Lifeline bloqué depuis des jours au large de ses côtes, que l’Italie avait refusé, mais avec un accord pour répartir les migrants parmi des pays membres volontaires. Parmi eux figurent le Portugal, la France mais aussi l’Italie.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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