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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Depêche - Clément Gassy - 1/9/2018

Quand un simple covoiturage tourne au cauchemar. Andrea, un Italien résidant en France, et sa compagne Charlène, voulaient partager les frais d’un long voyage en voiture de Paris à Rome le 10 août dernier.

Bien mal leur en a pris : le conducteur, âgé de 26 ans, a écopé de neuf mois de prison avec sursis et 24 000 € d’amende, selon Franceinfo. Sa faute ? "Une aide à l’entrée illégale" sur le sol italien. Il a, sans le savoir dit-il, traversé la frontière avec deux passagers qui étaient en réalité en situation irrégulière.

Tout commence le vendredi 10 août. Ce couple franco-italien donne rendez-vous en banlieue parisienne à deux personnes inscrites sur la plateforme de covoiturage européen Blablacar pour partager un long trajet Paris-Rome, près de 1 500 km.

Condamné à du sursis dès le lendemain du trajet

Tout se passe sans anicroche jusqu’à l’arrivée à la frontière italienne. Les policiers procèdent alors à un contrôle d’identité. "Quand ils ont vu qu’il y avait un des passagers qui faisait mine de chercher la sienne et qu’il ne la trouvait pas, ils l’ont conduit au poste de police pour vérifier son identité, raconte l’Italien à nos confrères de France Info. Il s’est avéré que les deux passagers essayaient de rentrer clandestinement en Italie. Ils étaient sans papiers."

Tout s’est enchaîné très vite. Le soir-même, Andrea est arrêté et placé en garde à vue. Il est jugé le lendemain en comparution immédiate par un juge de la ville d’Aoste, assisté d’un avocat commis d’office, selon le récit de FranceInfo.


La peine tombe : neuf mois de prison et 24 000 € d’amende, le tout avec sursis. La voiture est confisquée par les forces de l’ordre. Sa compagne Charlène, 28 ans, se retrouvant sans moyen de locomotion contacte la plateforme Blablacar.

Elle s’interroge sur les conditions d’inscription au site. A aucun moment on ne lui a demandé une pièce d’identité pour l’inscription de son compagnon, assure-t-elle. Seule le numéro de la plaque d’immatriculation lui a été demandé pour poster l’annonce, assure-t-elle.

Blablacar ne s'estime pas responsable

Joint par nos confrères, Blablacar assure que cette mésaventure est une première en Italie. Elle précise également que lorsqu’une annonce est publiée pour un trajet transfrontalier, il est rappelé au conducteur qu’il doit s’assurer de l’identité de tous les passagers.

Cette condamnation pose tout de même la question de l’intentionnalité du délit. Le conducteur assure qu’il n’était pas au courant de la situation clandestine des deux passagers. Peut-il vraiment être tenu pour responsables ? Oui, selon la justice italienne.


Ce que disent les conditions de vente de Blablacar

La plate-forme Blablacar n’est-elle pas tenue de vérifier à la base l’identité de ses utilisateurs ? Les conditions de vente obligent bien le passager à "communiquer à BlaBlaCar ou tout conducteur qui vous en fait la demande, votre carte d’identité ou tout document de nature à attester de votre identité".

Si Blablacar explique avoir mis en place un système de vérification des informations, notamment des pièces d’identité, la société se dédouane toutefois d’éventuelles conséquences. "BlaBlaCar ne garantit ni la véracité, ni la fiabilité, ni la validité de l’information ayant fait l’objet de la procédure de vérification."

D’autre part, le passager s’engage "en cas de trajet en covoiturage transfrontalier, à disposer et tenir à disposition du conducteur et de toute autorité qui le solliciterait tout document de nature à justifier de votre identité et de votre faculté à franchir la frontière", précise le texte. De même pour le conducteur envers ses passagers.

Une autre règle est posée par la plate-forme : chaque trajet est nominatif et l’identité du conducteur et du passager doivent correspondre à l’identité communiquée à Blablacar et autres membres participants au trajet.

Encore faut-il que le conducteur demande à voir la pièce d’identité, ce qu'Andrea n’a pas fait. On ne trouve, en tout cas, nulle trace d'une obligation pour le conducteur de vérifier l'identité de ses passagers dans les conditions de vente de la plate-forme.

 
 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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