Source : La Depêche - Frédéric Abéla - 3/9/2018
Dès cette semaine, 30 nouveaux policiers nationaux viennent gonfler les effectifs de terrain dans les cités sensibles de Toulouse et notamment au Mirail, dans le cadre de la police de sécurité et du quotidien.
La police toulousaine va changer de visage. Trente policiers nationaux arrivent dans le Ville rose dès ce matin, lundi 3 septembre, pour la mise en œuvre effective de la police de sécurité et du quotidien (PSQ), l'un des projets phares du gouvernement Macron en matière de sécurité.
«Ce besoin d'effectifs avait été étudié et communiqué au ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, lors de sa venue à Toulouse en mars dernier», précise le directeur départemental de la sécurité publique de Haute-Garonne, Nelson Bouard. Sur ces trente nouveaux arrivants (opérationnels officiellement dès jeudi 6 septembre après 3 jours de briefing), vingt policiers devraient intégrer des missions de voie publique et dix autres des missions de police judiciaire. Mais au total, la DDSP 31 enregistre l'arrivée massive de 97 personnels - dont les 30 dédiés à la PSQ - venant compenser les différents départs à la retraite ou changement d'affectation. Parmi eux, neuf agents administratifs qui vont «libérer» autant de policiers affectés jusqu'ici à des missions de gestion et qui vont retrouver le chemin du terrain. Un spécialiste de police technique et scientifique et 24 ADS (adjoint de sécurité) font partie de cet important contingent qui va considérablement modifier l'organisation de la police toulousaine. Principal bénéficiaire, le quartier du Mirail (Bellefontaine et Bagatelle) voit ainsi ses effectifs augmenter de 30%. «Il y aura davantage de policiers sur les zones placées en reconquête républicaine, prévient le patron de la police toulousaine. Toutes ces affectations sont destinées à mieux répondre aux demandes du public et à replacer les policiers au cœur de leur métier, c'est-à-dire le terrain pour lutter plus efficacement contre toute forme de délinquance et les trafics de drogue». Un renfort en volume conforme aux annonces du ministre de l'Intérieur qui a pris la mesure des demandes également exprimées par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
«des unités en souffrance»
Cet apport quantitatif vise également à optimiser les moyens sur le terrain par un jeu de mutualisation, quels que soient les secteurs. «Certaines unités étaient en souffrance. Elles seront désormais en capacité de répondre à toutes les sollicitations», poursuit le contrôleur général. Outre la lutte persistante contre les trafics de drogue, les policiers vont également s'attaquer aux nouveaux délits instaurés par la PSQ : harcèlement de rue et rodéos motorisés sauvages. Davantage d'effectifs pour des stratégies d'intervention qui se veulent plus efficaces et pragmatiques, au Mirail, mais aussi dans les communes de l'ouest toulousain, Colomiers, Blagnac et Tournefeuille. «La répartition est cohérente et fidèle aux précédentes annonces», commentent les syndicats de police, Alliance et Unité SGP-Police FO, principales organisations largement consultées durant ces derniers mois. En attendant les premiers résultats.
Drogue : «Ne rien lâcher»
«Les dealers n'auront pas de répit et on ne lâchera rien», promet le patron de la police toulousaine, Nelson Bouard qui réaffirme toute la volonté de ses troupes à lutter contre les trafics de drogue qui ont explosé à Toulouse ces dernières années. Les opérations quotidiennes ont déjà déstabilisé certains lieux de deal mais les «spots» historiques comme dans le quartier des Izards restent encore très actifs.