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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Marina Rafenberg - 5/10/2018

Le nouveau secrétaire général d’Amnesty International, Kumi Naidoo, dénonce les conditions inhumaines dans lesquelles plus de 8 000 personnes survivent dans ce camp de Lesbos, en Grèce.

Le nouveau secrétaire général d’Amnesty International, Kumi Naidoo, était sur l’île de Lesbos jeudi pour dénoncer les conditions inhumaines dans lesquelles plus de 8 000 personnes survivent dans un camp conçu pour en accueillir moins de la moitié. Il appelle les gouvernements européens à accueillir les réfugiés avec plus de dignité et à transférer au plus vite sur le sol grec les groupes les plus vulnérables comme les femmes seules et les enfants.

Quelle est votre priorité en tant que nouveau secrétaire général d’Amnesty International ?

Kumi Naidoo : J’ai décidé de mettre la priorité sur la crise migratoire, car il existe un déni sur la question des réfugiés, alors que le changement climatique ne va qu’en créer de plus en plus. La crise est loin d’être finie, et il faut y apporter de bien meilleures réponses. Il faut rappeler que la convention de Genève relative au statut des réfugiés est née, après la seconde guerre mondiale, du besoin d’accueillir et de protéger les personnes persécutées dans leur pays à l’époque, surtout en Europe. Et maintenant, l’Union européenne agit comme si elle reniait ses valeurs, son sens de l’humanité et de la compassion… Ce paradoxe est inquiétant, et le prix Nobel de la paix attribué à l’Union européenne en 2012 devrait lui être retiré, après ce que j’ai vu dans ce camp de Moria, à Lesbos !

Reportage (édition abonnés) :   A Lesbos, le cauchemar des réfugiés de Moria

Justement, quelles sont vos impressions après avoir visité ce camp, qui a été conçu pour 3 100 personnes mais en accueille désormais plus du double ?

Quand je vois le camp de Moria, je ne pense pas du tout être en Europe… C’est très choquant ! Je dois dire que j’ai assisté à de nombreuses expériences douloureuses dans ma vie, mais dans ce camp, j’ai dû lutter pour ne pas verser de larmes à l’écoute des histoires des réfugiés. Une Afghane seule avec ses trois enfants m’a demandé en pleurs : « peux-tu imaginer que nous attendons dix heures debout pour avoir un peu de nourriture ? » Jeudi, soixante-cinq familles n’ont pas eu à manger. Tout le monde est dans l’incertitude sur son avenir, ils ne savent pas s’ils vont être renvoyés en Turquie, s’ils vont rester en Grèce et dans quelles conditions. Peu de personnes peuvent survivre à des conditions pareilles sans devenir fou…

Reportage en BD :   En Grèce, dans l’enfer du camp de réfugiés de Moria

Pourquoi, selon vous, malgré les critiques récurrentes, la situation dans le camp de Moria ne s’améliore-t-elle pas ?

Avec un peu de volonté politique, ces conditions pourraient s’améliorer. Avec moins de bureaucratie, les réfugiés pourraient partir plus vite des îles pour rejoindre le continent européen et vivre dans de meilleures conditions. La distribution de nourriture ne devrait pas non plus nécessiter d’attendre des heures debout. Mais la ligne de l’Union européenne, c’est d’en faire le moins possible, de repousser le problème à ses frontières et d’appliquer une politique de « containment » qui va contre l’esprit des droits de l’homme pourtant chers aux fondateurs de l’UE.

Si des pays comme le Kenya arrivent à accueillir 1,5 million de réfugiés, pourquoi l’Union européenne, une des premières puissances au monde, n’arrive pas à accorder un accueil digne aux quelques milliers de personnes bloquées en Grèce ? Tout dirigeant européen devrait visiter ce camp, regarder ensuite les citoyens européens dans les yeux et leur dire que l’accord UE-Turquie de 2016 – qui prévoit le renvoi systématique de tous les migrants vers la Turquie, y compris les demandeurs d’asile, en contrepartie d’un soutien financier – est juste, légitime, et reflète les valeurs de l’Europe. Si l’Union européenne veut dissuader les réfugiés du côté turc de venir en Grèce, c’est peine perdue ! Personne ne quitte son pays par plaisir, ne traverse la mer sur un rafiot pour arriver dans un camp insalubre. Les réfugiés continueront d’affluer tant qu’existeront des bombardements et des guerres…

Décryptage :   Syrie, Erythrée, Afghanistan… ce que fuient migrants et réfugiés

Vendredi, Amnesty publie un rapport sur les conditions de vie des femmes dans les camps de réfugiés en Grèce. Pourquoi est-il important de s’intéresser de près au cas des femmes réfugiées ?

Les femmes sont les plus vulnérables et représentent désormais un fort pourcentage de la population présente dans les camps. Les agressions sexuelles sont nombreuses, les femmes enceintes n’ont pas accès aux soins. Pour elles, aller aux toilettes est difficile. Il n’y a pas de lumière dans le camp pour éclairer le chemin jusqu’aux sanitaires, les verrous des portes des toilettes sont absents… Combien ça coûte de mettre des verrous aux toilettes ? Pourquoi ne pas en mettre ? C’est une question de dignité humaine et ce n’est pas une question de coût, là encore…

Notre enquête (édition abonnés) :   Viols, prostitution, violence, l’enfer des femmes migrantes

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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