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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Pablo Aiquel - 15/10/2018

Les Soudan Célestins Music et moi. Pour sa dernière chronique, Pablo Aiquel raconte l’entrée dans le monde du travail de Hassan le menuisier et d’Ali le sociologue.

Chronique. Il faut savoir le reconnaître, certains réfugiés trouvent du travail en traversant la rue, pour reprendre la désormais célèbre formule d’Emmanuel Macron. Notamment dans la restauration. A Vichy, un jeune Afghan bénéficiant de la protection subsidiaire – un statut accordé à des personnes exposées dans leur pays à des menaces graves – a ainsi dégoté quelques contrats dans des pizzerias de la cité thermale ou de Bourges. Mais ce n’est pas le métier idéal pour ce charmant jeune homme qui rêve de travailler dans la mode, pourquoi pas comme mannequin.

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Car, pour les réfugiés qui souhaitent persévérer dans leur vocation ou faire valoir leurs compétences, il ne suffit pas toujours de traverser la rue. Il faut du temps, une grande volonté d’aller de l’avant et, aussi, l’aide d’associations pour surmonter les obstacles, notamment administratifs. Et parfois ça paie, comme pour deux des réfugiés soudanais et érythréens que Le Monde a suivis durant un an et demi dans le cadre du programme des « nouveaux arrivants ».

 

Hasard du calendrier, Hassan, le musicien des Soudan Célestins Music, et Ali, le sociologue qui les accompagne souvent, devaient se retrouver dans de nouveaux environnements de travail quasiment en même temps : le premier ce lundi 15 octobre dans une menuiserie industrielle à Thizy-les-Bourgs (Rhône), le second dès mardi à l’université d’Auvergne, à Clermont-Ferrand.

« Ils ont envie de travailler et ça se voit »

Après avoir vu un reportage sur France 3 en mai, Philippe Heuzebroc, directeur de l’usine Montibert, nous avait contactés pour nous signaler qu’il avait du mal à trouver de la main-d’œuvre et qu’il était ouvert à rencontrer des réfugiés motivés. Deux cadres de l’entreprise sont venus à Vichy présenter les métiers de leur usine à une vingtaine de réfugiés, avec l’aide de l’interprète Adel El Kordi. Puis une visite a été organisée, fin juillet, dans leurs locaux, ainsi qu’une série d’entretiens à Vichy, en septembre.

Ali suit un cours de bureautique donné par l’organisme Human Booster et financé par Pôle emploi, le 31 janvier 2018, à Vichy. Objectifs : savoir créer une boîte mail et élaborer un diaporama.  SANDRA MEHL POUR LE MONDE
 
Epaulés par des bénévoles, les réfugiés ont préparé leur CV. Quatre d’entre eux ont été sélectionnés pour effectuer une semaine de mise en situation en milieu professionnel. Hassan devait commencer ce lundi. Il accompagnerait son compatriote érythréen Baraka, qui s’est déjà vu proposer un CDD de six mois et qui sautait de joie d’avoir pu, enfin, trouver un emploi dans un secteur qui lui plaît et qu’il connaît.

« Ce sont des gens qui ne s’expriment pas encore parfaitement, mais nous sommes sur la même longueur d’onde. Ils ont envie de travailler et ça se voit, assure Philippe Heuzebroc. Je ne suis pas nécessairement altruiste, mais ça me fait plaisir de savoir que j’aurai aidé une ou deux personnes à commencer à travailler, à leur mettre le pied à l’étrier. » L’entreprise a facilité les choses en trouvant un logement provisoire pour les quatre stagiaires.

Cours sur la civilisation arabe

Ali (son prénom a été modifié à sa demande), lui, a été repéré par une responsable de l’université Clermont-Auvergne, qui participe au projet européen Collab visant à intégrer des réfugiés dans le corps enseignant. Quatre Syriens (deux femmes et deux hommes), deux Syriens, un Guinéen et un Soudanais vont ainsi donner des cours de gestion, de communication interculturelle ou de marketing.

Lire aussi :   Ali, hier universitaire au Soudan, aujourd’hui réfugié et bénévole au Secours catholique

Accompagné d’un professeur titulaire, Ali, qui est titulaire d’un master de sociologie et qui exerçait comme professeur assistant à l’université de Khartoum, doit commencer, mardi, une série de cours sur la civilisation arabe contemporaine en licence 3 d’arabe. « Je vais leur parler du Soudan, bien sûr, mais aussi de l’Arabie saoudite et de l’Egypte », explique-t-il, enthousiaste.

« Nous avons cherché à ce que le profil et l’expérience des réfugiés servent aux étudiants, l’idée étant de montrer qu’ils peuvent assurer des cours qui sont dans les maquettes des formations », explique la responsable du projet, Cécilia Brassier-Rodrigues. L’intégration par le travail, un nouveau pas en avant pour ces réfugiés dont l’un des principaux objectifs est de se rendre utiles dans le pays qui les accueille.

Pablo Aiquel est journaliste indépendant. Il travaille pour La Gazette des communes comme correspondant Auvergne et ruralités.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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