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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Gisti et Melting Passes - 9/11/2018

Belle hypocrisie que l’invitation de France Terre d’Asile, sur sa page Facebook, à aller voir le documentaire Just Kids, et le message sur ce « magnifique documentaire retraçant une aventure humaine, associative et sportive extraordinaire » re-tweeté par Dominique Versini, actuelle adjointe en charge de la protection de l’enfance de la Mairie de Paris. Car à l’origine de la belle aventure de Melting Passes racontée par le documentaire de Mathias Pardo, sorti cette semaine, il y a un drame, celui des mineur⋅e⋅s isolé⋅e⋅s qui arrivent à Paris sans pouvoir y trouver protection. Steve, Dian Malal, Issouf et les autres sont arrivés en France dans les années 2014-2015 de Guinée, du Mali, du Cameroun ou d’ailleurs. Ils et elles ont peu ou prou suivi le même parcours. Après une période d’errance plus ou moins longue dans les rues de Paris, une bonne âme a fini par les guider vers les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) de la ville ou plus exactement vers l’une des associations mandatées par ce service.

De 2011 à 2015, c’est l’association France terre d’asile (FTDA) qui a été chargée par l’ASE de Paris de recevoir les mineur⋅e⋅s isolé⋅e⋅s en demande de protection et de procéder à leur évaluation via une cellule spécialisée, la Paomie. Depuis janvier 2016, c’est la Croix-Rouge qui effectue cette tâche dans le cadre de son Dispositif d’évaluation des mineurs isolés étrangers (Demie). PAOMIE ou DEMIE, les mineur⋅e⋅s sont soumis à même traitement : un entretien suspicieux, parfois ridiculement court, où tout et son contraire peut servir à disqualifier leur demande de protection.

En 2013, à propos de la PAOMIE de FTDA, l’Adjie (Aide et défense des jeunes isolés étrangers) écrivait : « On voit comment tout peut être, jusqu’à l’absurde, objet de suspicion, dès lors que le postulat de base est que beaucoup des jeunes qui demandent à être pris∙e∙s en charge par l’ASE ne seraient ni mineur∙e∙s ni en danger ; seulement des étrangers et, en plus, vécus comme insupportablement nombreux [1]. »

En 2018, rien n’a véritablement changé. Un rapport de Human Rights Watch indique que « de nombreux enfants demandant une reconnaissance légale de leur âge affirment avoir été refusés à l’entrée du DEMIE par le personnel de sécurité. D’autres subissent un bref entretien d’environ cinq minutes, suivi d’un refus verbal expéditif » ; « Quant aux enfants qui reçoivent des entretiens complets », poursuit l’ONG, « ils peuvent faire face à des évaluations manifestement arbitraires et discrétionnaires, sans fondement évident sur des critères objectifs, et au mépris des normes internationales [2] ».

Alors oui, la Mairie de Paris et France Terre d’Asile peuvent se féliciter aujourd’hui : sans eux et quelques autres, l’équipe des jeunes joueurs de Melting Passes, tous remis à la rue par les services parisiens et ses associations affidées, n’aurait jamais vu le jour !

Le 9 novembre 2018

Le Gisti et Melting Passes

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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