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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano


La sécu au service de Besson?

 

«On veut qu'il soit dit par la direction générale que la sécurité sociale ne met pas ses équipes au service de la chasse aux sans-papiers menée par le gouvernement». C'est Jean-François Naton, conseiller confédéral de la CGT, responsable du secteur travail/santé qui parle. Demain, jeudi 5 mars, ce responsable syndical va «intervenir fortement lors du conseil d'administration de la Cnam (caisse nationale d'assurance maladie, ndlr)»: il va demander à la direction de s'expliquer sur l'interpellation d'un sans-papiers dans les locaux de la caisse d'Auxerre (Yonne).

 

Le 3 février, Helder Dos Santos, citoyen angolais sans-papiers, malade et gravement handicapé, hébergé par Emmaüs, vient se renseigner sur l'aide médicale d'Etat (AME). «Au lieu de cela, vos services ont appelé la police qui est venue procéder à son interpellation sur place», avait dénoncé Hubert Trapet, président d'Emmaüs de l'Yonne, dans un courrier adressé au directeur de la CPAM de l'Yonne. Compte tenu de son état de santé, Helder Dos Santos a été remis en liberté le jour même.

 

L'Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), collectif regroupant notamment Aides, la Cimade, Médecins du Monde ou le Mrap, s'était ému des conditions de cette interpellation, appelant la Cnam à «réaffirmer que les sans-papiers qui demandent l'AME (Aide médicale d'Etat) ne seront jamais piégés par les caisses primaires du simple fait qu'ils sont en séjour irrégulier». Pour toute réponse, le directeur de la caisse avait revendiqué cette action au nom du «professionnalisme» et jugé que ses agents avaient agi «sans zèle, ni faiblesse».

 

D’après Didier Maille, du Comité médical pour les exilés (Comede), cette affaire a un précédent. «Un agent de la CPAM d'Arpajon (Essonne) avait appelé la police. Celle-ci a demandé à parler à l'étranger. L'agent lui a passé le combiné. Les flics ont convoqué le type. Celui-ci s'est rendu à la convocation et s'est fait arrêter au commissariat, mais a finalement été remis en liberté grâce à l'intervention de la Cimade».

 

Pour les associations, l'affaire de l'Yonne créé un dangereux précédent. «Nous avons toujours rassuré les malades en leur disant que la sécu n'est pas la police. Cette affaire envoie un message très dramatique.

 

Qu'est-ce qu'on va dire aux étrangers maintenant?» interroge Didier Maille.

Pour l'heure, Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé dont dépend la direction de la sécurité sociale, n'a pas réagi. Pas plus qu'Eric Besson, le ministre de l'Immigration. Mais le gouvernement ayant exigé de certaines administrations - comme l'inspection du travail - qu'elles coopèrent dans la chasse aux sans-papiers, associations et syndicats espèrent qu'aucune consigne en ce sens n'a été donnée à la Sécurité sociale.

 

Demain, Jean-François Naton va officiellement interroger sa direction sur ce point. De son côté, Sud-protection sociale a appelé les salariés du secteur «à refuser des comportements contraires à leurs missions et à l'esprit de solidarité qui anime la Sécurité sociale».

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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