Russo, Asaro, Cancemi, Marrone, Cittadino et tous les autres capitaines courageux font honneur à l'Italie. Pour reconnaitre leur engagement, le Haut Commissariat de Nations Unies pour les Réfugiés a institué en 2007 le prix «Per Mare». Un prix qui réaffirme publiquement la valeur des sauvetages en mer, alors que dans les tribunaux la solidarité semble être devenu un crime.

C'est le cas du capitaine Zenzeri et de six marins tunisiens. Depuis deux ans ils sont sous procès à Agrigento, en Sicile. Quand il vit les deux enfants et la femme enceinte parmi les 44 passagers du zodiac a moitié coulé, il n'hésita pas un instant pour le secourir. C'était le 8 août 2007. Aujourd'hui le ministère public demande deux ans et demi d'emprisonnement pour les sept marins plus une amende de 440.000 euros. Ils sont accusés d'aide à l'immigration clandestine. Le jugement est attendu pour le 4 Mai 2009.
Lorsque j'ai rencontré Zenzeri en Tunisie, il m'a dit que s'il pouvait revenir en arrière, il ferait la même chose. C'est la loi de la mer. La solidarité n'est jamais un crime. Il en est convaincu. En sont aussi convaincus les avocats de la défense - Leonardo Marino et Giacomo La Russa - qui en cas de condamnation, promettent de poursuivre la bataille, jusqu'à la Cour européenne.