En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Publié le 02/07/2009 08:35 | LaDepeche.fr

« Je vis désormais caché »

« Je suis arrivé d'Algérie en 2006 avec un visa touristique. Je voulais du travail et rêvais de démocratie.

Débarqué à Toulouse, j'ai passé quelques nuits sous les ponts avant de trouver un toit et un emploi. Deux ans plus tard, la Police a débarqué sur mon lieu de travail pour « un contrôle de routine ». Je n'avais commis aucun crime mais ils m'ont menotté. Au commissariat de Blagnac, j'ai subi une série d'interrogatoires visant, sans succès, à déterminer mon pays d'origine.

24 heures de garde à vue et l'humiliation d'une fouille au corps plus tard, j'étais mené en rétention à Cornebarrieu. Nous étions une trentaine dans mon secteur (le centre en compte 4) : 25 Africains et 5 Européens. Les chambres de deux n'étaient jamais closes. 134 caméras ses substituaient aux surveillants qui n'étaient présents qu'au moment des repas et du rasage. L'appel des haut-parleurs nous réveillait à 6 heures. Le petit-déjeuner était le seul repas où je mangeais à ma faim : je suis musulman et le centre ne sert pas de viande hallal. J'ai fait plusieurs grèves de la faim pour réclamer que les légumes soient séparés de la viande. En vain.

Salade, fromage et dessert : de quoi perdre des kilos.

Les journées sont longues en rétention. Nos occupations ? Jouer au babyfoot ou regarder la télévision dont nous ne choisissions pas les chaînes. Fumer surtout, mais que jusqu'à 22 heures, heure de fermeture du petit enclos extérieur, plus dédié aux fumeurs qu'à la promenade.

Dans cette cage se trouvait un allume-cigare mural, l'unique moyen de combustion toléré. Stylos, papier : interdits ! « Avec, on peut tuer ou allumer un feu » m'a- t-on expliqué. On est pas des sauvages ! 32 jours de rétention et faute de preuve de ma nationalité, j'ai été relaché avec l'injonction de quitter le territoire sous cinq jours. Cela fait six mois que je me cache. »

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA