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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Depêche - Jean-Louis Amella - 11/1/2019

Il y a près d'un an, Joseph un lycéen de 17 ans était expulsé vers le Gabon. La mobilisation se poursuit par-delà les frontières pour aider Joseph à terminer sa scolarité.

«Il a vécu des moments difficiles !» On les imagine aisément… D'abord le centre de détention de Cornebarrieu près de Toulouse. Puis l'avion de retour vers un Gabon qui lui était presque étranger. Et puis, après quelques jours à Libreville, un nouveau déchirement, 300 kilomètres plus loin dans la brousse. «Il a été en pleine dépression, on l'imagine, il ne se voyait plus d'avenir et on a craint un moment qu'il veuille attenter à ses jours…» explique Olivier Maugard, ancien professeur principal de la classe de Joseph. À Foulayronnes on n'a jamais perdu de vue le lycéen, «son premier acte au Gabon fut de faire reconnaître son véritable état civil. Oui, il était bien mineur quand il était au lycée de Foulayronnes. Il a aujourd'hui 18 ans !» Les péripéties vécues il y a un an sont de l'histoire ancienne. «De toute manière il ne peut plus revenir pour l'instant dans son ancien lycée pour cause de OQTF, l'obligation de quitter le territoire français qui lui fut signifiée l'an dernier…».

Poursuite d'étude

La mobilisation, donc, n'a pas faibli. Les élèves de Foulayronnes au travers de la Maison des lycéens et les nombreux amis grâce à l'association «Formation sans frontière Gers», créée pour l'occasion, ont réussi à alimenter une caisse de soutien. Grâce aux subsides récoltés par les animations montées depuis le printemps 2018, par les dons et par un financement participatif sur potcommun.fr, «nous avons pu donner à Joseph les moyens de reprendre son cursus. Il a pu terminer l'année de Bac Pro entamée en Lot-et-Garonne dans un établissement similaire à Libreville. En octobre, il est entré en classe de terminale.» Mais pour cet objectif les amis lot-et-garonnais doivent trouver une moyenne de 10 000 € par année de scolarité ! «1 800 € pour les frais de scolarité, par an ; 300 € pour le loyer de l'appartement à Libreville et le reste pour les frais divers.» Parce qu'il était évident pour tous les soutiens que la mésaventure vécue en 2018 entre Lot-et-Garonne «était inique, inadmissible.»

Citoyenneté

L'idée après le bac pro qu'il tentera en fin d'année scolaire est de permettre à Joseph de poursuivre son cursus par un BTS. Il faudra alors mobiliser de nouveau pour abonder les fonds nécessaires à cette entreprise de solidarité sans frontière. «Et c'est bien autre chose» ajoute Dorian Gautron, le président de la Maison des lycéens du LEP Monnet. La Maison des lycéens développe des projets culturels, humanitaires, sportifs ou/et liés à la citoyenneté précise Serge Graneri, le proviseur du LEP, pas peu fier d'énumérer les actes de citoyenneté conduits par les élèves de Foulayronnes, «qui iront, bientôt jusqu'à mettre en place une monnaie locale.» Et le jeudi 17 janvier, les lycéens du LEP Jean-Monnet seront présents au Galion, mis à leur disposition gracieusement par la ville de Foulayronnes, pour une soirée «Tous en chœur», qui servira à financer les études de Joseph. «On fait d'une pierre deux coups : les élèves de la section système numérique option «audio professionnelle» seront dans leur élément et en prise directe avec leurs études.» La participation sera libre et les spectateurs apprécieront ce voyage en chansons aux 4 coins du monde. «Il y aura même une petite vidéo de Joseph au Gabon puisque les liaisons internet sont rétablies après la période électorale là-bas, en Afrique de l'Ouest.»

> «Tous en chœur avec Joseph», jeudi 17 janvier, 20 h 30. Le Galion, à Foulayronnes. Participation libre. Renseignements au 06 23 26 68 68.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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