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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Mathilde Costil, Sylvie Gittus, Julia Pascual, Xemartin Laborde et Audrey Lagadec - 25/1/2019

Au fil des ans, les installations de fortune en périphérie se sont accentuées, notamment au nord de la capitale. Quelque 2 200 personnes vivraient dans ces campements.

Plus de 2 200 personnes migrantes se trouvaient à la rue, début janvier, disséminées dans plusieurs campements au nord de Paris et sur la commune de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à proximité de l’échangeur autoroutier. Cette installation en périphérie de la capitale s’est accentuée au fil des ans.

La préfecture a commencé, mardi 22 janvier, une série d’opérations de « mises à l’abri » et a annoncé que 1 200 places d’urgence seraient dégagées jusqu’à la fin de l’hiver, notamment dans des gymnases. « Cela veut dire qu’une personne sur deux va rester dehors, souligne Louis Barda, de Médecins du monde. L’inacceptable se banalise. »

Dès le début des années 2000, les migrants afghans ont fait du Nord-Est parisien un lieu de ralliement, en particulier autour du square Villemin (10e arrondissement). A l’été 2014, au moment de la « crise migratoire », les premiers campements ont également vu le jour dans cette zone, en particulier à l’abri du métro aérien, autour des stations La Chapelle, Stalingrad et Jaurès, entre les 10e, 18e et le 19e arrondissements.

INFOGRAPHIE LE MONDE

 

Courant 2015 et 2016, les opérations d’évacuation ont progressivement poussé plus au nord les migrants. En novembre 2016, ce mouvement s’est accentué, sous l’effet du démantèlement du campement de Stalingrad, où plus de 3 800 personnes étaient dénombrées. A cette époque, des grilles et des équipements publics sont installés pour empêcher la reconstitution de camps.

Surtout, la Mairie de Paris ouvre un centre de premier accueil (CPA) de 400 places porte de La Chapelle (18e). « Ça a créé un point de fixation énorme, se souvient Maël (il souhaite conserver l’anonymat), de l’association Utopia 56. Les gens se sont installés autour dans l’espoir de pouvoir y entrer. » Des campements se constituent à proximité de l’échangeur autoroutier et notamment à l’entrée de la ville de Saint-Denis.

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Résorption de courte durée

En dépit de la fermeture du CPA début 2018, la zone a continué d’être un lieu d’attractivité. « Le phénomène est renforcé par les lieux de distribution alimentaire, les communautés implantées et le foncier disponible, les terrains vagues », explique la préfecture d’Ile-de-France.

INFOGRAPHIE LE MONDE

 

En mai 2018, plus de 1 000 personnes sont évacuées du campement dit « du Millénaire », près de la porte d’Aubervilliers. Suivent deux évacuations de moindre ampleur, le long du canal Saint-Martin et porte des Poissonniers. A la même époque, la Plate-forme d’accueil des demandeurs d’asile de Paris, qui était un point de fixation boulevard de la Villette (10e), est transférée boulevard Ney (18e arrondissement), dans les locaux de la Préfecture de police.

INFOGRAPHIE LE MONDE

 

Mais la résorption des camps est de courte durée. « Depuis septembre, des gens sont revenus porte d’Aubervilliers, porte de La Chapelle, à Saint-Denis et près de la porte de la Villette », relate Maël. Le faible rythme des opérations d’évacuation et de mises à l’abri ne permet pas d’endiguer le phénomène. « On manque de places d’hébergement », justifie la préfecture de région. « Le vrai sujet, c’est que le dispositif de premier accueil n’est toujours pas organisé », regrette Pierre Henry, de France Terre d’asile.

 

 

Mathilde Costil , Sylvie Gittus , Julia Pascual , Xemartin Laborde et Audrey Lagadec

 

Vite dit

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Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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