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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Denis Cosnard - 28/1/2019

La préfecture a débloqué, lundi, un gymnase dont des riverains refusaient la transformation en hébergement d’urgence.

Au gymnase Jean-Bouin, dans le 16arrondissement de Paris, les cadenas installés par des habitants mécontents ont été sectionnés, les barrières déplacées, et la grille d’entrée est de nouveau ouverte. La préfecture est intervenue, ce lundi 28 janvier, pour permettre de transformer comme prévu cette salle de sports en hébergement d’urgence pour les migrants dans le cadre du plan grand froid, à titre « très provisoire ».

Sur place, un transpalette a commencé à apporter des carrés de moquette bleue, afin de protéger le sol, et des représentants de la préfecture sont venus discuter d’une possible solution de compromis.

L’histoire ne se résume, en effet, pas entièrement à l’hostilité d’un quartier huppé à l’arrivée soudaine d’étrangers en difficulté. « On n’est pas du tout contre les migrants, mais nous avons besoin de ce gymnase, explique un responsable d’Atheon, le club sportif qui exploite le lieu, à deux pas du bois de Boulogne, entre la porte d’Auteuil et celle de Saint-Cloud. Nous y recevons 1 500 enfants par semaine, y compris pour des cours d’éducation physique d’écoles privées voisines. C’est simple, il est plein du matin jusqu’au soir. Si nous ne pouvons plus l’utiliser, nos adhérents vont nous demander le remboursement de ce qu’ils ont payé, et notre club, qui existe depuis plus de trente-cinq ans, risque d’être mis à genoux. »

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Face aux dirigeants du club, le représentant de l’Etat avance lui aussi ses arguments. « Le froid arrive, des milliers de migrants sont à la rue, il faut les mettre à l’abri. » Une centaine de personnes pourraient trouver refuge ici. « Tous les quartiers doivent faire leur part du travail, et entre nous, l’ouest parisien est assez préservé dans ce plan, ajoute l’homme de la préfecture. Dans le 16arrondissement, il n’y a eu aucun lieu réquisitionné pour le plan grand froid depuis trois ans. »

La discussion s’engage alors sur la meilleure façon de concilier les besoins des uns et des autres : utiliser le rez-de-chaussée pour les migrants, les autres salles pour la gym, la danse, le judo ? Trouver une autre salle juste à côté pour les activités sportives accueillies jusqu’à présent à Jean-Bouin ? « Si on peut être hébergé pas trop loin, pourquoi pas ?, répond l’un des membres de l’association. Notre démarche n’est pas politique. »

Bataille politique

Au cours du week-end, l’affaire avait pourtant pris un tour très politique. Danièle Giazzi, maire (Les Républicains, LR) de l’arrondissement, avait fait part sur Twitter de son « opposition catégorique » à la réquisition du gymnase. Elle évoquait « 3 000 scolaires et associatifs à la porte ». Protestation encore plus vive de l’ancien maire du 16arrondissement et toujours député (LR) Claude Goasguen, appelant à la « résistance » contre cette opération « inacceptable et arbitraire » : « Les élèves et les associations sportives ne doivent pas être les victimes d’une politique d’un gouvernement qui refuse de maîtriser le problème de l’immigration et d’un maire de Paris qui est incapable de défendre les Parisiens pour des intérêts politiques et idéologiques. »

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Dans le camp adverse, Ian Brossat, l’un des adjoints (PCF) d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, a été l’un des plus prompts à réagir, lui aussi sur Twitter : « Depuis ce matin, des riverains du 16e soutenus des élus bloquent un gymnase qui a été réquisitionné pour abriter des migrants. Il fait 3 degrés dehors. Des réfugiés errent dans nos rues. Dans l’échelle de la dégueulasserie, on dépasse tous les records… » A ses yeux, les élus concernés « devront rendre des comptes », a-t-il ajouté lundi sur CNews. L’ambiance risque d’être chaude lorsque tous les élus se retrouveront au prochain conseil de Paris, en début de semaine prochaine.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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