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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : SOS MEDITERRANEE - 9/4/2019

 

Chers amis,

Vous avez certainement suivi dans les médias les déclarations de M. Castaner, ministre de l’intérieur, à propos des ONG de sauvetage en mer vendredi dernier. 
Ces déclarations jettent le discrédit sur notre action, nous publions aujourd’hui cette lettre ouverte afin que les faits soient rétablis.
Il nous semble primordial de la partager avec vous car vous êtes au cœur de l’action de SOS MEDITERRANEE. 
C’est grâce à votre soutien, et à celui de milliers de citoyens européens, que nous avons porté secours à près de 30 000 personnes en détresse en Méditerranée centrale et que nous repartirons bientôt en mer. 

Merci d’être à nos côtés, 


L'équipe de SOS MEDITERRANEE 
#TogetherForRescue

 
 
 

Lettre ouverte à M. Castaner
Ministre de l’Intérieur 
Place Beauvau
75008 Paris


Marseille, le 9 avril 2019 

Monsieur le Ministre, 

Nous avons pris connaissance de vos déclarations concernant les ONG de sauvetage en mer, lors de la conférence de presse clôturant la réunion des ministres de l’intérieur du G7, vendredi 5 avril. 

A la question suivante d’un journaliste : « Nous savons que M. le Ministre italien Matteo Salvini, a une position très claire concernant le rôle des ONG en mer Méditerranée, c’est-à-dire que les ONG aident les filières de passeurs. Je voudrais savoir si sur ce point en particulier il y a un accord entre les pays européens au sein du G7 ? », vous avez répondu : 

« Vous semblez découvrir une réalité documentée et évoquée depuis juillet 2017. (…) Ce que nous savons, c’est que les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter une aide aux migrants, cela ne fait aucun doute. Toutefois, en Méditerranée centrale, on a observé de façon tout à fait documentée, je vous le dis, une réelle collusion, à certains moments, entre les trafiquants de migrants et certaines ONG. On a observé que certains navires d'ONG étaient ainsi en contact téléphonique direct avec des passeurs qui facilitaient le départ des migrants depuis les côtes libyennes dans des conditions effroyables, souvent au péril de leur vie. Les ONG, dans ce cas-là, ont pu se faire complices des passeurs. Les ONG doivent avoir une attitude responsable.» 

Ces propos relaient de graves accusations à l’encontre des ONG de sauvetage en mer, dont l’action a été attaquée en Italie dès le début de l’année 2017, dans un climat politique délétère. Or à notre connaissance il ne s’agit que de rumeurs : aucune de ces accusations n’a jamais été démontrée ni étayée par la moindre preuve. Aucune des procédures judiciaires entamées n’a abouti. Aucune de ces allégations ne peut viser SOS MEDITERRANEE. 

Parce que vos déclarations portent atteinte à leur honneur et à leur considération et jettent un discrédit général sur les acteurs du sauvetage en mer, dont l’action est plus que jamais aujourd’hui entravée en Méditerranée centrale, nous vous demandons instamment des précisions, des preuves, à l’appui de ces allégations. 

Nous vous demandons également de rétablir les faits concernant les ONG de sauvetage, telles que SOS MEDITERRANEE, qui travaillent systématiquement dans le respect absolu du droit maritime international, en toute transparence et en totale coordination avec les autorités maritimes, ce que vous n’ignorez pas. Nous n’avons jamais eu et n’aurons jamais le moindre contact avec les passeurs et trafiquants d’êtres humains dont nous sommes les premiers à condamner les agissements criminels. 

Nous vous rappelons que la mer Méditerranée centrale reste l’axe migratoire le plus mortel au monde où plus de 18.000 personnes ont perdu la vie ces cinq dernières années. Pourtant, le droit y est bafoué depuis le mois de juin 2018, avec la fermeture des ports italiens et le transfert des responsabilités du sauvetage aux garde-côtes libyens. Depuis, aucun mécanisme de débarquement des rescapés conforme au droit maritime n’a été mis en place par les Etats européens. 

Pour conclure, Monsieur le Ministre, vous demandez que les ONG aient une attitude responsable. Nous en appelons à votre responsabilité pour faire cesser les attaques infondées, et protéger les acteurs du sauvetage en mer injustement incriminés. Car, alors que l’Union européenne a progressivement abdiqué son devoir d’assistance en Méditerranée centrale, il est de votre responsabilité et de celle des autres Etats européens de faire appliquer le droit. 

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération. 

 
 

Francis Vallat
Président

Sophie Beau
Cofondatrice et directrice générale

 
 



SOS MEDITERRANEE France

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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