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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Thomas Wieder - 6/6/2019

Walter Lübcke avait été menacé de mort à plusieurs reprises par des groupes d’extrême droite pour avoir soutenu la politique d’accueil des migrants d’Angela Merkel.

Qui a tué Walter Lübcke, le préfet de Cassel (Hesse), retrouvé sur la terrasse de sa maison, une balle dans la tête, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juin ? Les enquêteurs n’ont pas la réponse. Mais son assassinat est venu rappeler la haine que vouait l’extrême droite à ce chrétien-démocrate de 65 ans depuis qu’il avait soutenu la politique d’accueil d’Angela Merkel pendant la crise des réfugiés, en 2015.

Sur les réseaux sociaux, l’annonce de sa mort a suscité une avalanche de réactions haineuses venant de comptes identifiés comme proches de l’extrême droite. Parmi elles : « Le fils de pute a eu le coup de grâce. Respect ! » Ou encore : « Bien que ce traître nous ait quittés, hahaha, une balle dans la tête, hahaha. » Autre exemple : « Coupable, pas de pitié, voilà ce qui arrivera à Merkel et aux autres. »

Membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) depuis le milieu des années 1980, député au Parlement régional de Hesse de 1999 à 2009, M. Lübcke avait été nommé préfet (Regierungspräsident) du district de Cassel – ville universitaire de 200 000 habitants située entre Francfort et Hanovre –, par le ministre de l’intérieur de ce Land de l’ouest de l’Allemagne, Volker Bouffier (CDU), en 2009. Devenu depuis ministre-président de Hesse, M. Bouffier a rendu hommage, dès dimanche matin, à un « compagnon de longue date ».

En octobre 2015, un mois après la décision prise par Mme Merkel de ne pas fermer les frontières de l’Allemagne aux réfugiés fuyant les guerres du Moyen-Orient pour rejoindre l’Europe de l’Ouest en prenant la route des Balkans, M. Lübcke avait clairement pris position pour leur accueil, au nom des valeurs chrétiennes. « Ceux qui ne partagent pas ces valeurs peuvent quitter ce pays à tout moment », avait-il déclaré après avoir reçu des menaces de mort à l’occasion d’un débat citoyen. A cette époque, il avait été publiquement insulté par des membres du mouvement anti-islam et anti-migrants Pegida, fondé fin 2014 à Dresde (Saxe). Pendant quelques mois, il avait bénéficié d’une protection rapprochée.

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« Répugnant et odieux »

Mardi, l’adjoint de M. Lübcke a rappelé que ce dernier, depuis cette époque, recevait régulièrement des menaces de la part de groupes d’extrême droite. Notamment des Reichsbürger (« citoyens du Reich »), issus d’une organisation de nostalgiques du IIIReich qui ne reconnaissent pas l’existence de la République fédérale d’Allemagne, refusent de payer leurs impôts et fabriquent leurs propres papiers d’identité. Selon l’Office fédéral de protection de la Constitution, ils seraient environ 20 000.

Plusieurs responsables politiques se sont indignés des commentaires exprimés sur les réseaux sociaux après l’annonce de la mort de M. Lübcke, relançant au passage le débat sur la loi de contrôle des réseaux sociaux (« NetzDG »), qui impose aux plates-formes d’échange sur Internet – comme Twitter, Facebook, YouTube ou Instagram – de supprimer les messages dont le contenu est « manifestement illégal » dans les 24 heures suivant leur signalement. En vigueur depuis le 1er janvier 2018, cette loi est contestée par les uns au nom de la défense des libertés, et critiquée par d’autres, qui la jugent trop peu efficace.

Mercredi, le président fédéral, Frank-Walter Steinmeier, s’est exprimé sur l’affaire depuis la tribune du congrès des maires, à Dortmund (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). « Nous ne savons encore rien de l’origine du crime, mais il y a quelque chose de cynique, de détestable, de répugnant et d’odieux dans la satisfaction que certains ont exprimé sur les réseaux sociaux en apprenant sa mort. Pour être honnête, je souhaiterais plus d’indignation que je n’en vois pour le moment, ainsi que plus de sentiment de responsabilité de la part des plates-formes qui continuent de répandre de tels sentiments de haine », a déclaré M. Steinmeier.

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L’enquête sur la mort de M. Lübcke pourrait être compliquée par le fait que son corps aurait été déplacé par un ambulancier arrivé sur place avant la police, ont révélé, mardi soir, Bild et le Spiegel. Interrogés sur ces révélations, les enquêteurs ont toutefois refusé de parler d’une « manipulation ».

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Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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