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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde avec AFP - 21/6/2019

Le Conseil d’Etat avait été saisi en référé, au motif que les « conditions de vie » de ces migrants et « l’inaction » de l’Etat étaient une « violation de leurs droits fondamentaux ».

Le préfet a huit jours pour s’exécuter. Le Conseil d’Etat a enjoint, vendredi 21 juin, à la préfecture du Nord d’installer des points d’eau, douches et sanitaires « en nombre suffisant » à proximité d’un gymnase de Grande-Synthe, autour duquel vivent quelque 700 migrants. Des maraudes pour les informer de leurs droits devront également être organisées.

La plus haute juridiction administrative a également exigé du préfet de « mettre en place des maraudes d’information (…) à l’occasion desquelles des documents dans les langues principales, dont le Sorani, seront remis aux migrants pour les informer de leurs droits », peut-on lire dans son ordonnance.

Saisi en référé par neuf associations rejointes par la commune de Grande-Synthe qui voyaient dans les « conditions de vie » de ces migrants et « l’inaction » de l’Etat une « violation de leurs droits fondamentaux », le Conseil d’Etat annule ainsi une décision du tribunal administratif de Lille, datée du 9 mai.

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« C’est une véritable victoire »

« Depuis plus de dix ans, de très nombreux migrants », souhaitant rejoindre l’Angleterre, « sont présents sur le territoire de la commune de Grande-Synthe » et dans le bois du Puythouck, rappelle le Conseil d’Etat dans cette ordonnance. « En décembre 2018, la commune (…) a décidé, contre l’avis de l’Etat », d’ouvrir un gymnase pour les accueillir, ainsi qu’un autre local, finalement, fermé en mai. « Il appartient (…) aux autorités titulaires du pouvoir de police générale » de veiller « à ce que le droit de toute personne à ne pas être soumise à des traitements inhumains ou dégradants soit garanti », argue encore ce dernier.

Par ailleurs, les maraudes organisées dans le bois de Puythouck « ne portent que marginalement sur le gymnase » et « une telle situation est constitutive d’une carence » dans les missions de l’Etat, considèrent les juges.

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« C’est une véritable victoire. (…) Le Conseil d’Etat reconnaît que l’Etat a failli à sa mission de protection. La commune de Grande-Synthe a dû pallier sa carence », a réagi dans un communiqué l’avocat de la commune, Patrice Spinosi. La mairie engagera également, « dans les semaines à venir, une action indemnitaire contre l’Etat pour le contraindre à participer aux importantes dépenses » engagées en vue de « l’accueil décent » des migrants, a-t-il annoncé.

« Le préfet du Nord prend acte » de cette décision, a-t-il fait savoir dans un communiqué, notant, toutefois, que l’ordonnance « écarte de nombreux points » soulevés par les requérants, rejetant, par exemple, leur demande de « suspension des expulsions » ou l’injonction de mettre en place à Grande-Synthe des structures d’hébergement d’urgence. Le Conseil d’Etat « donne acte à l’Etat de la bonne gestion des opérations de mise à l’abri sur la commune et notamment de la régularité de la mise en œuvre du concours de la force publique lors des opérations d’expulsion », estime le préfet.

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Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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