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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

LEMONDE.FR | 16.11.09

Dans un arrêt rendu public lundi 16 novembre, le Conseil d'Etat a suspendu l'exécution du marché passé entre le ministère de l'immigration et l'association Collectif Respect, dans le cadre de l'appel d'offres lancé par le gouvernement sur l'aide aux étrangers en centre de rétention.

Au vu de l'offre présentée par le Collectif Respect, le Conseil d'Etat estime que cette association, à qui avait été attribués les centres de rétention d'outre-mer (Guyane, Réunion, Guadeloupe), ne présente pas les garanties "d'indépendance et de compétence" requises.

Dans le cadre de ce marché, "la convention passée entre le ministère et les personnes morales sélectionnées doit porter non seulement sur l'information mais aussi sur l'accueil et le soutien des étrangers, pour permettre l'exercice effectif de leurs droits", rappelle le Conseil dans cet arrêt.

Les magistrats du Palais-Royal précisent également que "l'Etat ne peut conclure une telle convention qu'avec des personnes morales présentant des garanties d'indépendance et de compétences suffisantes, notamment sur le plan juridique et social, pour assurer le bon accomplissement des missions d'accueil, de soutien et d'information prévues par la loi".

Le Conseil d'Etat a en revanche validé l'exécution des contrats passés par le ministère avec les cinq autres associations sélectionnées : la Cimade, France Terre d'Asile, Forum Réfugiés, l'Assfam et l'Ordre de Malte. A l’exception du contrat passé avec le Collectif Respect, il annule ainsi la décision du juge des référés du tribunal administratif de Paris qui avait, le 30 mai dernier, suspendu l’ensemble des marchés signés par le ministère de l’immigration.

Une annulation aussitôt "saluée" par le ministre Eric Besson qui se félicite de pouvoir désormais exécuter l’ensemble des autres contrats ainsi que la réforme de l’assistance aux étrangers en centre de rétention, engagée à l’été 2008, qui va pouvoir entrer en vigueur. "Elle entrera en application dès que possible, dès que les nouveaux prestataires seront en ordre de marche", précise-t-on d'ailleurs dans son entourage.

Le nouveau dispositif éclate désormais la mission d’assistance aux étrangers en rétention entre plusieurs "prestataires", répartissant en huit "lots" la trentaine de centres à travers la France.

Prenant acte de la décision du Conseil d'Etat, la Cimade, seule association habilitée jusqu’alors à intervenir dans l’ensemble des centres, a tenu à réaffirmer "avec force ses objections et son inquiétude face à une réforme qui consacre l’éclatement d’une mission associative unique en Europe, éclatement qui rendra plus difficile l’accompagnement et la défense des étrangers".

L’association "regrette et s’étonne" de la décision des magistrats de la haute juridiction administrative. "Le Conseil d’Etat confirme la mission d’assistance juridique en précisant qu’elle ne porte pas seulement sur l’information mais aussi sur l’aide aux étrangers pour permettre l’exercice effectif de leurs droits, ce que ne stipulait pas explicitement l’appel d’offre du ministère, relève Patrick Peugeot, président de la Cimade. Mais il est étonnant que le Conseil ne soit pas allé jusqu’au bout de son raisonnement et qu’au moyen d’une contorsion juridique il évite de demander au ministre de réécrire son appel d’offre", souligne-t-il, souhaitant pouvoir compter sur "la bonne foi du ministère" et que celui-ci respecte les exigences d’indépendance et de compétence des associations rappelées par le Conseil d’Etat.
"Quoi qu’il advienne, la Cimade, avec ses partenaires associatifs, poursuivra, affirme l’association dans son communiqué,  sa présence et son action pour le respect des droits et de la dignité des étrangers, dans ou hors des centres de rétention."

 

Laetitia Van Eeckhout



Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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