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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde avec AFP - 26/6/2019

Une vingtaine d’associations a adressé, ce mercredi, une lettre au ministre de l’intérieur pour dénoncer la « situation extrêmement alarmante » des étrangers enfermés dans les centres de rétention administrative (CRA).

Une vingtaine d’associations, dont la Cimade, Médecins du monde et Amnesty International, ont dénoncé, mercredi 26 juin, la « politique punitive » du gouvernement envers les étrangers détenus dans les centres de rétention administrative (CRA).

« Des hommes et des femmes s’automutilent ou tentent de se suicider dans les CRA », lancent en préambule ces associations, dans une lettre envoyée au ministre de l’intérieur. Elles assurent que « deux hommes se sont donné la mort dans ces lieux », évoquant aussi des grèves de la faim, des émeutes ou des tentatives d’incendie.

Ces actes sont, selon elles, « le résultat d’une politique inacceptable qui a conduit à une situation extrêmement alarmante », le gouvernement « banalisant la privation de liberté des personnes étrangères » de façon « inédite ».

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Or, « les statistiques sont formelles : enfermer plus longtemps ne permet pas d’expulser plus », expliquent les signataires, pour lesquels cette politique « punitive » maintient « fréquemment » des personnes enfermées alors qu’il n’existe « aucune perspective d’exécuter la mesure d’éloignement qui les frappe ».

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« Détérioration des droits »

La lettre souligne aussi que « la prise en charge des troubles psychiques ne peut être assurée dans ces lieux qui, au contraire, les aggravent ». « Des personnes malades sont ainsi enfermées dans des chambres de mise à l’écart », dénoncent les associations qui interviennent dans les CRA.

Selon elles, des personnes bipolaires, schizophrènes, paranoïaques, dépressives, mutiques, prises de crise de délire ou d’angoisse sont enfermées « alors que leurs pathologies sont parfaitement identifiées en amont ».

Les associations demandent au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, de faire cesser cette « politique de tout enfermement », de proscrire « tout enfermement d’enfants en rétention », de protéger « les personnes malades » et de « mettre un terme aux pratiques illégales de l’administration ».

L’enfermement des mineurs dans des CRA doit rester « exceptionnel » et se dérouler « dans des lieux spécialisés » pour accueillir l’ensemble de la famille, a estimé mardi M. Castaner. La rétention des mineurs avait créé des tensions jusque dans la majorité lors de l’examen du controversé projet de loi asile-immigration en 2018.

Début juin, la Cimade et d’autres associations ont publié un rapport qui soulignait « une détérioration des droits » des étrangers enfermés dans l’attente de leur éventuelle expulsion.

Selon le document, l’année 2018 « a été à nouveau marquée par un nombre élevé de familles avec enfants enfermées en rétention » : 1 221 mineurs à Mayotte et 114 familles comptant 208 enfants en métropole.

Voir aussi : Centre de rétention, la machine à expulser

Au total, 45 851 personnes ont été placées en rétention l’an dernier – dont 26 614 en métropole –, contre 46 800 en 2017, soulignent ces associations, qui dénoncent un « usage quasi systématique de la rétention par de nombreuses préfectures ».

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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