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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Chronique du CRA de Paris-Vincennes - 31/8/2019

De l'acharnement de l'État français à expulser les inexpulsables, quoiqu'il en coûte !

Monsieur H., 64 ans, que nous avons eu bien du mal à rencontrer, devait être notre première visite. Cependant, malgré notre insistance auprès des policiers et vérification de sa présence sur le listing, il ne répondait pas. Aussi, nous avons  vu une deuxième personne puis avons réitéré notre demande. M. H. nous dira plus tard n’avoir jamais entendu les appels...

Il nous accueille avec un grand et bon sourire, heureux de notre visite et plein de gratitude. 



Son histoire est l’histoire d’un acharnement fou furieux. Il est arrivé à l’âge de 19 ans à Paris. Il est depuis 45 ans en France ! Toute sa vie est ici ! Il est originaire du Rif. De lui-même, il n’est jamais retourné au Maroc. Il n’a plus de contact avec sa famille.


Il a été expulsé 5 fois soit de Paris à Casablanca, soit de Paris à Tanger, via Sète. À chaque fois, les autorités de police marocaines l’ont immédiatement refoulé vers la France car il n’a plus aucune pièce d’identité marocaine. Il se retrouve au CRA pour la énième fois, a fait un recours au Tribunal administratif avec l’aide de l’Assfam. Sa demande a été refusée. 


Il s’intéresse très assidûment à la vie sociale et politique. Il réside en région parisienne, en collocation. Il subvient entièrement à ses besoins, il travaille au noir dans la couture et paie de sa poche ses frais médicaux, puisqu’il n’a pas de sécu. Il a purgé une peine de six mois de prison après une bêtise qu’il reconnaît mais qui lui a coûté très cher et un casier judiciaire. Cette fois, il a été arrêté dans la rue lors d’un contrôle d’identité.  


Il partage volontiers ce qu’il pense dans un français impeccable. Cette langue, il estime que tout étranger qui veut vivre en France doit l’apprendre. Il dit lui-même achopper sur certains mots en arabe. La nourriture du CRA ne lui convient pas d’autant plus qu’il est végétarien et dégoûté de tous ces animaux que l’on tue. Quant aux autres retenus, il les trouve très bruyants, « ils ne peuvent se parler sans hurler ». Cette ambiance lui est pénible mais il a mis dans sa tête qu’il se pouvait très bien qu’il reste au CRA jusqu’au bout du délai légal. Il est prêt à cela.

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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