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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Manuel Bompart - 12/9/2019

Jeudi 12 septembre au matin, j’ai exercé mon droit de visite des lieux de privation de liberté au CRA de Cornebarrieu. Ce vendredi, ma camarade Anne-Sophie Pelletier a fait de même au centre de Mesnil-Amelot près de Roissy en région parisienne.

J’ai pu constater des conditions de vie qui portent atteinte à la dignité humaine et renforcent la détresse psychologique des retenus. Au-delà de l’enfermement, un ensemble de détails rendent la vie insupportable : la proximité immédiate de l’aéroport et le bruit permanent des avions, l’absence d’intimité, la grande vétusté et saleté de certains secteurs, le manque d’occupation, l’absence de rideaux aux fenêtres depuis le tragique suicide d’un retenu, Karim Khatar, en septembre 2018.

Le CRA de Cornebarrieu est tristement célèbre pour avoir la durée moyenne de rétention la plus longue. Nous y avons d’ailleurs rencontré une jeune femme retenue depuis 75 jours et à bout de forces : une preuve, s’il en était besoin, que la loi « Asile et immigration » de Macron, qui a doublé la durée de rétention maximale pour la porter à 90 jours, n’apporte aucune amélioration dans le traitement des dossiers et a pour seule conséquence l’allongement des rétentions.

Face à la détresse psychologique de certains retenus, aggravée par la durée de rétention, pas de suivi psychologique, mais un placement en cellule d’isolement « sécuritaire » en réponse aux tentatives de suicide. Bien sûr, les médecins ont la possibilité de délivrer des certificats d’inaptitude à la rétention. Mais en seize ans, selon la Cimade, une seule personne a été reconnue inapte. Ce ne sera pas le cas de cette dame en béquilles suite à une opération lourde et pour qui pourtant les déplacements dans les escaliers, les douches et les toilettes à la turque sont un calvaire.

Parfois, au milieu de cette souffrance, se cachent des moments simples d’humanité. Ainsi, dans une des cours de rétention, les retenus ont fixé des petits bouchons en plastique sur la grille. Ils les remplissent d’eau pour permettre aux oiseaux de venir boire régulièrement. Ce fut un moment bouleversant de voir ces retenus, dont la dignité la plus élémentaire est foulée au pied, manifester ces gestes d’attention. Même entre les grilles d’un centre de rétention, c’est l’humanité qui est la plus forte.

J’ai pu enfin échanger avec un jeune lycéen scolarisé à Toulouse, retenu depuis dimanche en dépit du soutien des équipes enseignantes et des associations. A la sortie, des associations (le Cercle des Voisins, RESF et la Cimade) se rassemblaient justement devant le centre pour dénoncer la rétention du jeune homme ainsi que l’expulsion groupée de familles albanaises le 3 septembre dernier, alors que les enfants venaient tout juste de démarrer leur rentrée scolaire. Aucun enfant, ni jeune en cours de scolarité, ne devrait être enfermé, si courte soit sa durée de rétention. La France est d’ailleurs régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme et le Défenseur des droits à ce sujet.

Accueillir dignement les migrants, assumer nos responsabilités et régler les causes des migrations, le programme de la France insoumise s’impose plus que jamais.

Signons et faisons signer la pétition « Plus jamais d’enfants placés en rétention » : https://agir.lacimade.org/retention

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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