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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : France Culture - 30/8/2019

La France a adhéré en 2017 à l’Emergency Transit Mechanism, programme humanitaire exceptionnel permettant à des réfugiés évacués d’urgence de Libye (reconnus "particulièrement vulnérables") d’être pris en charge dès le Niger, et réinstallés dans des pays sûrs. Comment cela passe-t-il aujourd'hui ?

De nouveaux naufrages cette semaine au large de la Libye nous rappellent à quel point est éprouvant et risqué le périple de ceux qui tentent de rejoindre l’Europe après avoir fui leur pays. Partagée entre des élans contradictoires, compassion et peur de l’invasion, les pays de l’Union européenne ont durci leur politique migratoire, tout en assurant garantir le droit d’asile aux réfugiés. C’est ainsi que la France a adhéré à l’Emergency Transit Mechanism (ETM), imaginé par le HCR fin 2017, avec une étape de transit au Niger.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) réinstalle chaque années des réfugiés présents dans ses camps (Liban, Jordanie, Tchad ou encore Niger) dans des pays dits ‘sûrs’ (en Europe et Amérique du Nord). La réinstallation est un dispositif classique du HCR pour des réfugiés "particulièrement vulnérables" qui, au vu de la situation dans leur pays, ne pourront pas y retourner.

Au Niger, où se rend ce Grand Reportage, cette procédure est accompagnée d’un dispositif d’évacuation d’urgence des prisons de Libye. L’Emergency Transit Mechanism (ETM) a été imaginé par le HCR fin 2017, avec une étape de transit au Niger. Nouvelle frontière de l'Europe, pour certains, le pays participe à la sélection entre migrants et réfugiés, les migrants étant plutôt ‘retournés’ chez eux par l’Organisation Internationale des Migrants (OIM).

Sur 660 000 migrants et 50 000 réfugiés (placés sous mandat HCR) présents en Libye, 6 600 personnes devraient bénéficier du programme ETM sur deux ans. 

La France s’est engagée à accueillir 10 000 réinstallés entre septembre 2017 et septembre 2019. 7 000 Syriens ont déjà été accueillis dans des communes qui se portent volontaires. 3 000 Subsahariens, dont une majorité évacués de Libye, devraient être réinstallés d'ici le mois de décembre.

Construction du camp du HCR à Hamdallaye, près de la capitale nigérienne, en avril 2019.
Construction du camp du HCR à Hamdallaye, près de la capitale nigérienne, en avril 2019. Crédits : Catherine Guilyardi pour De facto - Radio France

 

En Dordogne, où se rend ce Grand Reportage, des communes rurales ont fait le choix d’accueillir ces réfugiés souvent abîmés par les violences qu’ils ont subis. Accompagnés pendant un an par des associations mandatées par l’Etat, les réfugiés sont ensuite pris en charge par les services sociaux locaux, mais le rôle des bénévoles reste central dans leur installation en France. 

Comment tout cela se passe-t-il concrètement ? Quel est le profil des heureux élus ? Et quelle réalité les attend ? L’accompagnement correspond-il à leurs besoins ? Et parviennent-ils à s’intégrer dans ces villages français ? 

Reportage au Niger et en Dordogne de Catherine Guilyardi, qui a réalisé cette enquête pour la revue De facto de l’Institut Convergences Migrations, en partenariat avec France Culture. Notre invité : François Héran, sociologue, anthropologue et démographe. Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Migrations et sociétés", directeur de l’Institut Convergences Migrations.

A lire aussi :

- Les enjeux de la protection au Niger. Les nouvelles impasses politiques du « transit » ? Par Florence Boyer et Pascaline Chappart. Dans "Mouvements", 30 juin 2018

- Routes et pauses des parcours migratoires: Afrique-Amérique, Mexico, par F. Boyer, F. Lestage et M.-D. París Pombo, Cahiers du CEMCA, Série Anthropologie n°3, 2018.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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