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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Chronique du CRA de Paris-Vincennes - 24/9/2019

Dramane a 42 ans. Il est en rétention depuis 14 jours succédant à 12 jours en zone d’attente de l’aéroport de Roissy. Une zone d'attente étant le lieu dans les aéroports où sont retenus les passagers empêchés d'entrer en France par la préfecture.

Ce Camerounais n’avait pas réalisé toutes les obligations administratives auxquelles il devait satisfaire. Il voulait, comme il l’a fait à plusieurs reprises s’assurer un voyage moins coûteux : avion de Douala à Paris, puis autocar jusqu’à Madrid. 


Il réside à Madrid et travaille à l’aéroport, avec des titres de séjour et de travail règlementaires (carte). Tous les ans, il se rend dans sa famille au Cameroun pendant ses vacances, les tampons sur son passeport en font foi ! Il pensait qu’avec sa carte « régime communautaire », il pouvait circuler dans les autres pays de l’UE. Le contrôle à Roissy lui a rappelé qu’en tant qu’étranger extracommunautaire il aurait dû avoir un visa de tourisme ainsi qu’une assurance maladie pour la durée du séjour, un billet aller-retour, une justification de résidence, et une certaine somme d’argent minimale… C’est ce que l’Assfam nous a rappelé.


Voilà pourquoi Dramane a été retenu en zone d’attente. Mais on ne comprend toujours pas bien pourquoi il n’a pas pu prendre le vol qui était prévu alors qu’il avait acheté un nouveau billet d’avion pour rejoindre Madrid (financé par des amis depuis Madrid).

Il a été emmené au CRA car la Préfecture a délivré une OQTF à son encontre pour le Cameroun. Le JLD a prolongé sa durée de rétention car il doit attendre le résultat de l’appel organisé par l’Assfam pour que l’OQTF soit vers l’Espagne où il travaille. L’appel a été rejeté. Comme les délais d’organisation du transfert  ne sont pas connus... Dramane demeure enfermé, vivant dans l’angoisse : sera-t-il renvoyé vers le Cameroun ou vers l’Espagne ? Il vit dans l’angoisse d’autant plus qu’il ne semble pas avoir complètement compris toutes ces obligations règlementaires imposées aux Africains. Nous lui conseillons de retourner voir l’ASSFAM pour se faire à nouveau expliquer cela mais aussi pourquoi son bagage ne l’a pas suivi… C’était de la responsabilité de la PAF !


En effet Dramane s’était plaint de n’avoir même pas de quoi se changer au CRA « car la police ne l’avait pas laissé prendre ses affaires ». Nous lui avons apporté des vêtements, sous-vêtements et chaussures car il risque de devoir attendre encore longtemps son transfert… Madrid ou Douala ? Il ne le saura que lorsque le vol aura été affiché au CRA… s’il l’est.


En bref, quand vous êtes pauvre, vous vous retrouvez forcément en infraction avec une obligation légale. Elles sont d’ailleurs faites spécialement pour vous ! Dramane était en vacances jusqu’au 1er juin, le prochain drame risque d’être la perte de son travail en Espagne !


Les informations fournies par ce retenu finement attentif à ce qui se passe autour de lui, montrent que les vols forcés sont quotidiens, affichés ou pas. Le durcissement des conditions de séjour en France des étrangers est visible ; il s’agit de renvoyer à tout prix ces sans papiers d’Afrique et du Moyen-Orient, en particulier les migrants qui viennent d’Italie ou d’Espagne : il ne faut pas recueillir les sans papiers des pays voisins… peu importe ce qu’ils ont pu vivre le temps de la migration ! Et pour cela, on enferme même ceux qui ont les bons papiers dans un pays de l’espace Schengen (Cas de Dramane)… Preuve s’il en fallait que la politique communautaire à l’égard des étrangers n’existe plus, à part tout faire pour les expulser d'Europe. Chacun pour soi ! Et toujours plus éloignée d’une élémentaire humanité !
 
 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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