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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Nantes Révoltée - 3/10/2019

- Un occupant du gymnase Jeanne Bernard retrouvé mort ce matin. Affrontements avec la police -

Saint-Herblain, à l'ouest de Nantes. Depuis des mois, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants survivent dans des conditions inimaginables, dans un gymnase. Leur nombre ? Impossible de le chiffrer exactement. Sans doute plus de 800. Des tentes sont installées en rang serré dans le bâtiment, et débordent sur l'extérieur. Des cabanes ont été construites. Les gens vivent entassés dans l'insalubrité. Des conditions indignes, et dangereuses alors que l'hiver arrive.

Ce jeudi 3 octobre au matin, un homme est retrouvé mort dans le gymnase. Un trentenaire. « Il est sur que les conditions de vie [dans le gymnase] ont participé à son décès » nous explique une bénévole. Il était dans sa tente et a été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire à 6 H du matin. Les pompiers n'ont pas pu le réanimer. La tristesse, la colère. Des bruits courent. Le défunt, Omar, aurait été interpellé par la police et aurait reçu une piqûre de calmant la semaine passée. Quoiqu'il en soit, cet homme venu du Tchad pour trouver une vie meilleure en France n'a rencontré que l'abandon et la mort.

Des dizaines de policiers, certains cagoulés, en tenue de maintien de l'ordre, débarquent peu après pour « sécuriser la zone » et emmener le corps. Les autres habitants du gymnase sont encore sous le choc, pleurent leur camarade, certains font des prières. « Le climat s'est vite tendu. Les gars leur hurlaient que la police était raciste. Les policiers, ne voulaient pas que ses amis restent avec le corps. » Une fois les pompiers partis, la police reste. Les esprits s'échauffent. Gaz lacrymogène, feu de poubelles. Les agents nassent certains occupants, tirent plusieurs balles en caoutchouc, et des grenades de désencerclement. Un jour de deuil particulièrement lourd. Un feu est rallumé quelques heures plus tard. « La police est revenue en force et, à 18H30, certains se sont fait embarquer, pendant que les personnes venues en soutien ont été éloignées », raconte la jeune femme.

Dans l'après-midi, la maire de Nantes Johanna Rolland fait une interview pour exprimer sa « colère ». Pourtant, c'est elle qui avait demandé l'expulsions d'un bâtiment vide dans le centre-ville à l'automne 2017. Puis elle qui avait demandé l'expulsion du square Daviais, où des tentes avaient été plantées, évacué deux fois par des dizaines de CRS, puis fermé par des grilles pendant des mois. Peu après, un autre square au sud de la ville était expulsé à son tour, et le sol martelé par des engins de chantier pour éviter toute réoccupation. A chaque fois, la mairie avait installé des vigiles et des barrières. C'est dans ce contexte d'errance que les exilés avaient échoué dans ce gymnase. « Elle aurait pu prendre la décision de loger les gens elle aussi ».

Quelles perspectives pour les centaines d'exilés laissés dans le désespoir ? « L'avenir dans les luttes, des exilés, c'est peut-être le mouvement des Gilets Noirs qui essaie de se lancer sur Nantes. Que les exilés eux même luttent changera peut-être les choses. Aujourd'hui beaucoup l'ont dit : on a perdu un frère, on a plus rien à perdre ».

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Les habitants ont toujours besoin de soutien, si vous pouvez aider, écrivez à L'Autre Cantine Nantes ou au groupe Le CRAN - Comité de Réquisition et d'Action Nantais

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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