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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Expulsé début septembre, le sans-papier kurde a obtenu un visa et atterri à l'aéroport de Blagnac lundi soir.


« Dépaysé mais trop content », c'est ainsi que Nevzat est arrivé, lundi soir, à l'aéroport de Toulouse Blagnac après quatre mois et demi d'absence. Nevzat Aksoy, Kurde de nationalité turque, avait fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire finalement appliquée début septembre. Interpellé chez lui, il avait dû quitter son épouse française et ses enfants le jour même de leur premier anniversaire de mariage. Placé en garde à vue dans les locaux de la police de l'air et des frontières, il avait embarqué quelques heures plus tard pour Ankara.

Un objectif : travailler

Il y a quelques jours, il a enfin obtenu son visa. « On a trouvé rapidement un avion, relate son épouse Stéphanie. On était très angoissés après quatre mois et demi. » Nevzat a reposé ses pieds en France ce lundi sous les applaudissements du collectif «Tournefeuille sans papiers» qui le soutient depuis ses premières démarches. « La première chose qu'il voulait ,c'est voir les petites, la grande était venue avec moi à l'aéroport. La toute petite, elle, ne s'est pas couchée. Elle l'attendait dans un fauteuil à la maison. »

Stéphanie avait dû se rendre en Turquie au mois d'octobre pour un entretien à l'ambassade. de son côté, Nevzat a dû satisfaire à différentes démarches dont des tests de Français. Aujourd'hui, ces quatre mois et demi d'angoisse sont derrière eux. Il bénéficie d'un visa l'autorisant à travailler. « C'est la vie qui recommence, commente simplement Stéphanie. Nous allons faire tamponner rapidement le visa et il espère rapidement travailler et trouver un emploi dans le bâtiment. »

Continuer le combat

Pour Nevzat, un nouveau rapport à la police et à la France s'instaure. « Il peut profiter de se promener en liberté et de marcher dans la rue sans rien craindre. »

Plus de 2 500 personnes avaient signé la pétition lancée par le collectif contre l'expulsion du jeune Kurde. « Nous disons vraiment un grand merci à tous les signataires ainsi qu'au collectif, à tous ceux qui nous ont soutenus. » Et si les temps difficiles sont désormais derrière lui, le couple n'entend pas pour autant rompre les liens avec ceux qui les ont soutenus. « On va continuer mais pour les autres, assure Stéphanie. Je veux me battre et voir ce qui va se passer. Vous savez, quand on a la chance d'être soutenus comme nous l'avons été, c'est tellement merveilleux. Il y a tellement de souffrance. »

De son côté, le collectif Tournefeuille sans papiers a accueilli la nouvelle du retour de son protégé avec une grande joie. Mais il pense aussi aux autres «sans papiers» toujours dans des situations incertaines. Roufia, Brahim, Anette, Aref, Eramis, depuis la création, il y a tout juste un an, du collectif, la liste des prénoms derrière laquelle se cachent des hommes et femmes aux parcours aussi divers que difficiles s'allonge.

 

www.tournefeuillesanspapiers.org

 

 


Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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