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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - Les Invités De Mediapart - 26/11/2019

La décision de construire un Centre de rétention administrative (CRA) en agglomération d'Orléans indique la direction que compte prendre la «politique» d'immigration du gouvernement. Dans ce premier acte d'une mobilisation locale contre ce CRA, militants associatifs, syndicalistes, universitaires, artistes dénoncent: «Ni ici, ni ailleurs, ni aujourd’hui, ni demain nous n’accepterons les prisons pour étranger·e·s»

L’État a pris la décision d’ouvrir un Centre de rétention administrative à Olivet, en agglomération immédiate d’Orléans, dans le Loiret. Son ouverture est programmée pour 2023.

Membres de la société civile d’Orléans et du Loiret, militant·es associatifs et associatives, syndicalistes, universitaires, écrivain·es, acteurs et actrices de la vie culturelle et artistique, nous voulons dire ici le rejet viscéral que nous inspire ce projet.

Un Centre de rétention administrative c’est une prison pour étranger·es.

C’est un endroit où l’on enferme des femmes, des hommes, des enfants au seul titre qu’elles et ils sont « sans-papiers ».

Il existe aujourd’hui 24 Centres de rétention administrative et 26 Locaux de rétention administrative en France et dans l’Outre-mer.

La décision de l’État d’ouvrir un vingt-cinquième Centre de rétention administrative dans le Loiret, l’a été « en toute discrétion » comme l’a révélé La République du Centre le 17 septembre.

Elle a entre autre été prise pour éviter aux forces de l’ordre la pénibilité du trajet jusqu’au Centre de rétention administrative de Rennes. Nous peinons même à commenter cette information tant elle semble irréelle. Elle est malheureusement représentative d’un monde qui sombre chaque jour un peu plus dans la barbarie.

Faut-il rappeler que, plusieurs fois, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour les conditions de détention en leur sein ?

À de nombreuses reprises, la Cimade a dénoncé des espaces extrêmement sécuritaires et déshumanisés, où la surveillance est incessante et interdit toute intimité.

Que dire des conditions mêmes d’expulsion du territoire dont la violence a été maintes fois documentée.

Les femmes, les hommes et les enfants qui ont traversé des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’ici ne l’ont pas fait de gaité de cœur. Les récits de leurs parcours sont jonchés d’horreur. Elles et ils subissent ici une « politique de l’immigration » qui en fait des dossiers à traiter, des corps à caser un jour, à expulser plus tard.

L’instrumentalisation de la prétendue « question » de l’immigration par le pouvoir est un témoin de la pénétration des thèmes et idées de l’extrême droite dans la vie politique hexagonale.

Nous défendons à l’inverse des valeurs d’égalité et de solidarité.

Nous appelons la population d’Orléans et du Loiret à se mobiliser pour que ce Centre de rétention administrative ne voit pas le jour. Nous voulons que soient fermés les centres et locaux de rétention et que soient supprimées plus largement toutes les formes d’enfermement spécifiques aux personnes étrangères.

Ni ici, ni ailleurs, ni aujourd’hui, ni demain nous n’accepterons les prisons pour étranger·es. Personne n’est illégal.

Signataires :

Gabriel Bergounioux, Professeur de linguistique, Université d’Orléans
Emmanuel Bruneau, enseignant, syndicaliste SNFOLC Loiret
Janine Carrein, ASTI Orléans
Sophie Chaduteau, professeure des écoles, syndicaliste SNUipp-FSU Loiret
Bruno Chirouse, syndicaliste FSU Loiret
Myriam Djebour, responsable de l’action culturelle du Cinéma Les Carmes
Maurice Elain, Cercle de silence d’Orléans
Karin Fischer, Professeure en études irlandaises et britanniques, Université d’Orléans
Aline Henninger, maîtresse de conférence en japonais, Université d’Orléans
Iwan Lépingle, auteur de bande dessinée
Majnun, artiste, auteur/compositeur/interprète
Marie-Aude Murail, écrivain
Christophe Petit, enseignant, CGT éduc’action Loiret
Ségolène Petit, Collectif de soutien aux jeunes isolés étrangers du Loiret
Théo Roumier, syndicaliste SUD éducation Loiret en Lycée professionnel
Ruff, rappeur, Gilet jaune
Chantal Thabourin, RESF Loiret
Sophie Todescato, libraire
Laélia Véron, maîtresse de conférence en stylistique, Université d’Orléans
Tanguy Viel, écrivain
Antoine Volodine, écrivain
Nelly Wedajo, SUD Santé-Sociaux Loiret

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

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