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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Gisti - ODSE - 18/12/2019

ODSE - Observatoire du droit à la santé des étrangers

Accès aux soins des personnes étrangères vulnérables
61 organisations tirent la sonnette d’alarme. Le Gouvernement n’entend pas.

61 organisations interpellent aujourd’hui Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, alors que le Gouvernement s’attache à restreindre l’accès aux droits et aux soins des personnes étrangères vulnérables. Après avoir soutenu la pétition des médecins ayant recueilli 6000 signatures [1], les associations de terrain et les organisations de professionnels·les de santé alertent à nouveau sur les conséquences graves de cette politique, représentant un recul sans précédent pour les droits des étrangers·ères et la santé publique en France. Ces décisions transformeront encore un peu plus l’accès aux soins en un parcours du combattant et feront peser une pression supplémentaire sur les équipes hospitalières, les centres de santé associatifs, les caisses d’assurance maladie et les finances publiques. À ce jour, aucune réponse adaptée n’a été apportée pour anticiper ces bouleversements. C’est pourquoi nos organisations renouvellent leur appel à ne pas déstabiliser l’insertion déjà fragile des personnes étrangères et à ne pas affaiblir le travail des professionnels·lles de santé et du médico-social.

Des mesures qui entraîneront davantage de retards et de renoncements aux soins

61 organisations ont alerté la ministre sur les conséquences dangereuses des mesures annoncées lors du comité interministériel sur l’immigration et l’intégration. Parmi ces annonces, le Gouvernement prévoit en effet :

  • d’imposer un délai de trois mois avant l’accès à la sécurité sociale pour les demandeurs·ses d’asile ;
  • de repousser de trois mois supplémentaires l’accès à l’Aide médicale d’État (AME) pour les personnes sans-papiers entrées en France avec un visa ;
  • et, pour les étrangers-ères titulaires d’un titre de séjour précaire, de restreindre à six mois voire de supprimer le délai de maintien des droits à l’Assurance maladie (qui est d’un an actuellement).

Inévitablement, cette réforme conduira à des renoncements et à des retards de soins pour des centaines de milliers de personnes, y compris pour plus de 800 000 personnes étrangers·ères en séjour légal [2]. Privées d’accès aux soins préventifs et curatifs précoces, des personnes en situation de précarité consulteront aux urgences, ou attendront l’aggravation de leur état de santé, pour devoir in fine se rendre à l’hôpital. Concrètement, ces prises en charge plus nombreuses et à un stade plus avancé s’imposeront aux équipes des hôpitaux, en particulier des urgences et des PASS déjà saturées, mais aussi aux centres de santé associatifs et établissements médico-sociaux. Ces décisions vont ainsi accroître considérablement les coûts humains et financiers du système de santé, tel que cela a été démontré dans d’autres pays européens.

Face à la pression supplémentaire exercée sur l’hôpital, le Gouvernement ne prévoit rien

Nos organisations interrogent la ministre sur les conséquences de cette politique pour les professionnels·les de santé et du médico-social :

  • Comment les professionnels·lles de santé pourront-ils assurer l’accès aux soins et la continuité des soins de ces personnes, si leurs droits peuvent être remis en cause d’un jour à l’autre, sans préavis ?
  • Comment soigner les personnes dont les droits à l’Assurance maladie seront coupés, mais qui seront interdites d’AME pendant une durée d’au moins trois mois, dans l’attente d’une éventuelle régularisation ?
  • Quelles instructions seront données par la ministre de la Santé aux soignants·es et aux établissements hospitaliers pour préserver dans toutes les situations la délivrance des soins nécessaires ?

L’analyse de ces mesures suscite de nombreuses inquiétudes : elles s’avèrent néfastes pour la santé des personnes étrangères vulnérables, pour les équipes hospitalières, les professionnels·lles de santé et du médico-social et les caisses de sécurité sociale.

Le 18 décembre 2019

Organisations signataires :

  • ACAT, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture 
  • ACTIF Santé
  • Actions Traitements 
  • Act Up-Paris
  • AFVS, Association des Familles Victimes de Saturnisme
  • Aides 
  • APH, Intersyndicale Action Praticiens Hôpital 
  • ARCAT/Le Kiosque
  • ARDHIS, Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour
  • ASPMP, Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu pénitentiaire
  • La Case de Santé
  • CATRED, le Collectif des Accidentés du Travail, handicapés et Retraités pour l’Égalité des Droits
  • CEDETIM, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale
  • Centre Primo Levi 
  • CFDA, Coordination Française pour le Droit d’Asile
  • La Cimade
  • Collectif Inter Urgences
  • Comede, le Comité pour la santé des exilé·e·s
  • COMeGAS, le Collectif des Médecins généralistes pour l’accès aux soins
  • Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité 
  • Créteil Solidarité
  • Dom’Asile
  • Droits d’Urgence
  • Elena France, Association des avocats du droit d’asile.
  • Emmaüs France 
  • Fasti
  • FAS, Fédération des Acteurs de la Solidarité
  • Fédération Française de Psychiatrie
  • FTCR, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives
  • G.A.S, Groupe Accueil et Solidarité
  • Gisti
  • INDECOSA - CGT, Association pour l’information et la défense des consommateurs salariés
  • JRS France, Jesuit Refugee Service
  • Ligue des droits de l’homme
  • Médecins du Monde
  • Médecins sans Frontières
  • MG France
  • Migrations Santé Alsace
  • MRAP, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
  • ODSE, Observatoire du droit à la santé des étrangers
  • OTMeds, Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
  • Organisation de Femmes Egalité
  • Osiris, association de soutien thérapeutique aux victimes de torture et de répression politique
  • Le Planning Familial
  • REAGJIR, Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants
  • Réseau Louis Guilloux
  • Secours Catholique-Caritas France
  • SFLS, Société Française de Lutte contre le Sida
  • SFSP, Société Française de Santé Publique
  • Sidaction
  • SIP, Société de l’information psychiatrique
  • SMG, Syndicat de la Médecine Générale
  • SNJMG, Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes
  • Sol En Si, Solidarité Enfants Sida
  • Solidarité Sida
  • SOS Hépatites
  • SPH, Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
  • SPILF, Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française
  • Uniopss, Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux
  • Association Watizat

[2] Etrangers titulaires d’un titre de séjour d’une durée inférieure ou égale à un an. Source : Ministère de l’Intérieur (2016)

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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