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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Sud Ouest |14 Décembre 2009

 

Le ministère de l’Immigration s’est fixé un quota de 28 000 expulsions pour 2009. Pour le remplir, tous les moyens sont bons, y compris les plus étonnants. Il n’est pas rare ainsi que des étrangers en transit en France soient interpellés, placés en rétention, puis expulsés... alors qu’ils rentraient tranquillement au pays, leur billet de train (ou d’avion ou de ferry) en poche. C’est la double peine : non seulement les voilà derrière les barreaux, mais en plus ils perdent l’argent du voyage. Quand ils ne perdent pas en plus leurs bagages. Et c’est le contribuable qui règle la note tandis que le ministère peaufine ses statistiques.

Des exemples ? La Cimade d’Hendaye (64) en a plein ses valises. C’est ce prêtre guinéen vivant au Portugal interpellé dans le train alors qu’il revient d’une retraite au siège de sa congrégation, à Paris. Il a bien son passeport en poche mais pas la copie de son titre de séjour portugais. Rétention, expulsion.

« Gaspillage éhonté »

C’est cette Congolaise, inspectrice des douanes à Brazzaville, contrôlée par la police de l’air et des frontières lors d’un pèlerinage à Lourdes. Son visa touristique est périmé de quelques jours. Elle a beau expliquer qu’elle n’a pas l’intention de rester en France, que son vol retour est programmé en fin de semaine, rien n’y fait. Rétention, expulsion. Elle, au moins, a pu utiliser son billet retour.

« À Hendaye, c’est le quotidien, soupire Laurence Hardouin, avocate et responsable du groupe de Bayonne de la Cimade. Les interpellations ont lieu principalement à la frontière et à bord des trains. Il s’agit en grande majorité de personnes de passage en France, soit parce qu’elles se rendent dans un autre pays, soit parce qu’elles s’apprêtent à rentrer chez elles. » Elle cite le cas de touristes brésiliens arrivés en Europe via le Portugal car les tarifs aériens y sont plus avantageux. Ils ont été arrêtés à la frontière alors qu’ils rentraient prendre leur avion à Lisbonne. Bien qu’en possession de leur billet retour, la préfecture les a réexpédiés chez eux aux frais de la République. « Et c’est Rio pour tout le monde, même pour ceux qui vont à Porto Alegre ou Belém. Après, à eux de se débrouiller ! »

« On marche sur la tête, poursuit l’avocate. La politique du chiffre conduit à des situations absurdes. Alors qu’il n’est question partout que d’économies, on assiste là à un gaspillage éhonté de l’argent public. Sans même parler du plus grave, la façon dont ces gens sont traités, menottés, emprisonnés. Ils n’y comprennent rien. Pourquoi les arrêter alors qu’ils ne font que passer ou qu’ils s’en vont ? »

[...]

Et puis il y a ceux qui ont compris le coup. La Cimade d’Hendaye se souvient de ces quatre étrangers sans papiers et sans le sou qui, en 2008, se sont pointés d’eux-mêmes au commissariat. Ils ont pu ainsi rentrer chez eux sans bourse délier.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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