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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

 

Zoubida est une femme algérienne de cinquante deux ans. Elle vit à Alger où elle élève trois de ses enfants.

Au mois de septembre 2009, sa fille aînée qui est mariée avec un Français et vit en Suisse, accouche d’une petite fille. Zoubida obtient un visa de trois mois pour aller visiter sa petite fille. Quelques semaines après qu’elle ait accouché, la fille de Zoubida se retrouve subitement totalement paralysée et clouée sur un lit d’hôpital suite à un grave traumatisme au niveau de la colonne vertébrale. Son mari est artisan plombier et ne peut pas arrêter de travailler pour s’occuper de leur fille à plein temps. Zoubida se retrouve donc contrainte de prolonger de quelques mois sa présence aux cotés du couple pour s’occuper du bébé. L’état de santé de sa fille s’améliore et elle prend un billet de retour par bus pour rentrer auprès de son mari et de ses autres enfants qui l’attendent à Alger.

Arrivés à la frontière franco/espagnole les passagers du bus sont contrôlés et les fonctionnaires de la PAF interpellent Zoubida car son visa est dépassé. Elle est en possession d’un billet jusqu'à Alger et de tous ses bagages et il n’y a aucun doute sur ses intentions de retour. Les passagers du bus ainsi que le chauffeur sont scandalisés par cette interpellation et le disent aux fonctionnaires. Il faut dire que Fatima est une personne très attachante et qu’elle a raconté sa mésaventure concernant sa fille aux autres passagers.

Fatima sera donc placée en garde à vue puis transférée à Cornebarrieu et devra attendre 6 jours en rétention avant qu’un billet d’avion ne soit réservé et payé par l’administration avant de retrouver sa famille à Alger. Cette aventure aura fortement marqué cette mère de famille qui n’avait jamais de toute sa vie été privée de liberté. Le coût humain et financier est énorme mais en ce début d’année il ne faut pas prendre de retard si l’on veut coller aux objectifs chiffrés du ministère !

La Cimade - Cornebarrieu

 

 

 

 

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Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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