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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Contenu : Utopia56 - Communiqué de presse inter-associatif - 5/5/2020

Le Juge des référés du Tribunal Administratif de Toulouse a rejeté vendredi 1er mai la requête portée par Médecins du Monde, la CIMADE, le Secours Catholique, Utopia 56 et la Fondation Abbé Pierre et un collectif d’avocats à l’encontre de l’Etat, la Métropole et la Mairie considérant qu’il n’y a pas de carence caractérisant une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale malgré l’absence de points d’eau et de sanitaires sur la plupart des bidonvilles et certains squats de l’agglomération toulousaine...

Par l’ordonnance communiquée le 1er mai aux avocats et associations requérantes, le Juge des référés a rejeté toutes les demandes formulées et consacré le discours tenu par les autorités qui défend l’idée qu’installer un accès à l’eau revient à pérenniser un bidonville ou un squat allant à l’encontre d’une série de décisions positives récentes en la matière.

Pour rappel, sur la métropole Toulousaine, un habitant de bidonville sur quatre n’a aucun accès à l’eau sur son lieu de vie et plus de la moitié n’a pas non plus accès à des sanitaires. Ces lieux existent parfois depuis de nombreuses années, réfutant ainsi l’argument défendu que de telles installations pourraient pérenniser les sites. Tant que la résorption des bidonvilles n’a pas été réalisée, chaque habitant a droit au respect de ses droits fondamentaux, de manière stable et durable, conformément aux textes.

Malgré toutes les recommandations portées à la connaissance du juge, celles des textes internationaux, de l’Organisation Mondiale de la Santé, du Haut-Commissariat aux Réfugiés, et même celle de la Haut Conseil de Santé Publique du 30 mars 2020 insistant sur la nécessité d’installer immédiatement des points d’eau sur tous les bidonvilles, campements et squats en quantité suffisante, le juge a considéré qu’à Toulouse, comme le défendaient la Préfecture et la Mairie, la situation était sous contrôle.

« Si les associations requérantes contestent la réalité de l’organisation d’un accès à l’eau potable […], il ne résulte pas des pièces qu’elles produisent que l’un ou l’autre des campements concernés ne bénéficierait pas […] de la fourniture d’eau potable, fût-ce sous la forme d’un accès à une borne d’incendie potentiellement éloignée du campement ou de la livraison périodique de bonbonnes d’eau. ». Le Juge du TA de Toulouse considère donc que marcher 600m pour aller chercher de l’eau ou recevoir une bonbonne d’eau périodiquement n’est pas de nature « à révéler une carence caractérisant une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ».

Les habitants des bidonvilles d’Atlanta ou de Gabardie, obligés de marcher plusieurs centaines de mètres pour déverrouiller une borne à incendie afin de remplir des jerrycans apprécieront. Tandis que les familles qui vivent le long des berges de la Garonne n’auront plus qu’à se contenter de la bonbonne d’eau distribuée par la Mairie et ne pourront donc toujours pas se laver, ni disposer de sanitaires.

Outre le fait que le Juge préfère s’appuyer sur les arguments de la Préfecture de la Mairie plutôt que sur les preuves concrètes et témoignages apportés par les associations, et ne reconnaît pas que l’absence d’hygiène puisse être considérée comme une atteinte à la dignité de la personne, c’est aussi l’absence de considération des conséquences sanitaires qui choque les associations : « Dans cette ordonnance, aucune mention n’est faite des conséquences sur la santé et des risques sanitaires liés au manque d’approvisionnement en eau et à l’assainissement, malgré tous les écrits scientifiques qui existent en la matière et les preuves que nous avons fournies » s’étonne le Dr Philippe Gabrié, Délégué de Médecins du Monde Midi-Pyrénées. « Le juge aurait-il oublié que nous sommes en état d’urgence sanitaire, et que le contrôle de la pandémie passe justement par les gestes barrières que ces populations ne sont pas en mesure de respecter faute d’un accès suffisant à l’eau ?» poursuit-il.

Pour les associations, cette précarité hygiénique que subissent les 2 500 personnes concernées constitue pourtant bien une atteinte manifeste aux droits fondamentaux mais fait aussi peser un risque sur une recrudescence des cas de COVID après le déconfinement.

« Ce jugement nie l’évidence et les libertés fondamentales. Nous continuerons donc de faire pression sur l’Etat, la Métropole et la Mairie de toutes les façons possibles, notamment par voie contentieuse s’il le faut, jusqu’à ce que les droits et la dignité des personnes soient enfin respectés » conclut Pierre Grenier de la CIMADE.

Signataires : 

  • Fondation Abbé Pierre
  • La Cimade
  • Médecins du Monde
  • Secours Catholique
  • Utopia 56

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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