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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano






La lettre d'information des jeûneurs
(11.09.10)



Bonjour

 
Fin du quatrième jour de jeûne. Nous continuons à affronter « le dragon » avec nos verres d’eau minuscules.
 
Françoise nous a quittés, nous lui souhaitons chaleureusement bonne route. Ana rejoint notre gang, ce qui nous fait bien plaisir… Antonin aussi nous rejoint pour quelques jours. Bienvenue à tous les deux.
 
Nous avons appris que des jeûnes s’organisent à Albi, Chamonix, Toulouse ainsi que ce vendredi soir une veillée à Montpellier, un cercle de silence exceptionnel à Bordeaux, etc. Merci pour toutes ces initiatives. Nous n’en avons pas la liste complète et nous ne pourrons pas toutes les citer mais merci à tous de relayer vos initiatives vers nous si possible, vers les medias locaux, etc. Nous devons sensibiliser autant que nous pouvons l’opinion publique sur ce qui est en train de se passer avec ce nouveau projet de loi.   
 
Notre groupe se porte bien. Quelques fatigues mais le moral et la santé vont bien. Nous sommes suivis par Etienne, un médecin qui vient quotidiennement consulter chacun d’entre nous. Nous discutons déjà de la soupe qui nous sera préparée pour rompre le jeûne vendredi soir prochain. D’ailleurs nous invitons tous ceux qui nous rejoindront pour ce cercle de silence à préparer s’ils le souhaitent soupe et autres aliments frugaux pour partager avec nous notre premier repas sur place, après le cercle. Ce cercle est donc prévu exceptionnellement le vendredi 17.09 à 18h30 place du Palais Bourbon derrière «notre maison à tous», l’Assemblée Nationale.

Aujourd’hui quelques medias et personnes politiques sont passés. Nous avons eu une veillée avec la communauté franciscaine qui nous a lu quelques passages de l’Evangile mais aussi de longs passages d’un texte (« ces étrangers qui sont en nous » 23/10/2008) de Serge Portelli, vice président du Tribunal de Grande Instance de Paris. En voici un extrait :

« J’en ai assez de ces centres de rétention qui fleurissent partout en France et en Europe. J’en ai assez de cette simili-justice à qui l’on demande de cautionner des reconduites à la frontière ignobles. J’en ai assez de cette complicité des parquets qui autorise des arrestations massives dans les quartiers d’immigration. De ce climat de délation qui s’installe ouvertement en France comme aux pires années. De cette suspicion, de cette surveillance qu’on commence à organiser autour de tous ceux qui honorent notre pays en défendant les sans-papiers. J’en ai assez de cet égoïsme monstrueux qu’on veut faire passer pour une politique raisonnée et raisonnable.
Mais vous ne les connaissez pas, vous ne vivez pas avec eux, vous ne les supportez pas, disent-ils. Si, précisément, je suis envahi par eux et j’en suis fier. Je les porte en moi. Il y a dans mon sang de l’italien, de l’espagnol, du corse, du maltais, de l’allemand, du suisse, de l’alsacien et bien d’autres sûrement que je ne connais pas. (…) Tout un peuple d’étrangers en situation plus ou moins irrégulière vit en chacun de nous. Combattre le racisme, la xénophobie et toutes les formes de discrimination ne suffit plus. Il faut porter haut et fort les valeurs qui sont attaquées de toutes parts aujourd’hui. Il ne s’agit plus de les défendre mais de les proclamer. D’en faire le point de départ de nos discours et de nos actes mais surtout le point d’arrivée. »

Ce texte qui a deux ans n’a pas pris une ride, au contraire les rides de violence et de souffrance se sont accentuées gravement depuis deux ans et les mobilisations en cours en France aujourd’hui voudraient prévenir une pire dégradation encore.

Pauvre France. Nous jeûnons à Paris, dans les beaux quartiers comme on dit, entre Assemblée Nationale, Ministères, Invalides, Seine et tous ces beaux monuments de cette belle capitale. Le passé de la France n’a pas toujours été glorieux, notamment notre passé colonisateur, et pourtant aujourd’hui nous pouvons nous sentir profondément choqués par la situation actuelle. Pour de nombreux citoyens, une honte collective s’installe sur les pratiques en cours, comme si elles semblaient d’un autre âge. Jusqu’où veulent aller ceux qui sont aux manettes des bulldozers qui piétinent les valeurs et acquis de notre nation?

Jean Paul Nuñez, notre coordinateur jeûneur, ira débattre avec Serge Portelli et Jean Pierre Dubois, président de la Ligue des Droits de l’Homme, demain samedi à la fête de l’Humanité sur ces sujets liés aux politiques d’immigration.

Le parlement européen a condamné hier la France par une résolution lui demandant notamment de suspendre immédiatement les expulsions de Roms et de stopper une rhétorique « provocatrice et discriminatoire » des décideurs politiques. Le gouvernement a contre-attaqué, évidemment. Pauvre France.

A la fin de la veillée, nous avons écouté cette chanson de Brel « Quand on n’a que l’amour ». Nous recommandons à nos députés et à vous tous de la réécouter. Elle pourrait bien vous prendre aux tripes, comme on dit.

Merci pour votre lecture.

Jean Pierre, pour le collectif des jeûneurs.





























> Vous pouvez également télécharger la lettre que nous avons adressée aux députés membres de la commission des lois et à ceux de la commission des Affaires Sociales.

Vous trouverez également de nouvelles photos prises samedi 12 lors d'une veillées (merci à Jean-Claude Saget).

Si vous n'êtes pas encore abonné à cette lettre, vous pouvez vous inscrire sur cette page


Quelques dates à retenir :

> Jeudi 16 septembre, à 18h30 Place de Jaude à Clermont Ferrand : cercle de silence
> Jeudi 16 septembre
à 18h30 au métro Charpennes à Lyon : veillée citoyenne
> Vendredi 17 septembre à Bordeaux : veillée de solidarité (infos à venir)
> Vendredi 17 septembre, à 18h30 Place du Palais Bourbon à Paris : cercle de silence exceptionnel (remplace le cercle du Palais-royal)
> Jeudi 23 septembre à 18h30 Place Gabriel Péri à Lyon : veillée citoyenne


 

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Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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