Source : Le monde - AFP - 29/08/2020
Samedi, 49 personnes « fragiles » ont été évacuées par les gardes-côtes italiens du navire affrété par l’artiste britannique. En soirée, tous les autres ont été transférés sur le « Sea-Watch 4 ».
Les messages de détresse du Louise-Michel, le navire affrété par l’artiste britannique Banksy, ont été entendus. Les garde-côtes italiens ont finalement évacué, samedi 29 août, 49 personnes « fragiles » du navire bloqué en Méditerranée avec plus de 200 migrants rescapés à son bord. En soirée, tous les autres passagers ont été transférés sur un bateau humanitaire, affrété par l’ONG allemande Sea-Watch et l’organisation Médecins sans frontières (MSF). Le corps d’un migrant décédé a également été évacué en direction de l’île de Lampedusa, au sud de la Sicile.
Parti le 18 août d’Espagne, le navire affrété dans le plus grand secret comptait, avant l’intervention des autorités italiennes, 219 naufragés à son bord pour seulement 10 membres d’équipage. Le Louise-Michel se trouvait alors dans « une zone de recherche et de secours » de l’Etat de Malte. Mais « en raison de la détérioration attendue des conditions météorologiques maritimes dans la région », Malte a contacté les gardes-côtes italiens pour mener à bien l’opération.
Tous les passagers finalement transférés

Le Sea-Watch 4, qui avait déjà lui-même secouru 201 migrants en Méditerranée, a indiqué sur son compte Twitter avoir pris en charge quelque 150 personnes supplémentaires. Ce bateau dispose notamment d’une clinique à bord, soumise à « des procédures Covid à respecter », avait précisé plus tôt dans la journée Hassiba Hadj-Sahraoui, chargée des questions humanitaires de MSF aux Pays-Bas, et qui dénonce la « situation intenable » des navires humanitaires en Méditerranée.
« Nous demandons un endroit sûr pour tous les survivants », a déclaré l’équipage du Louise-Michel en annonçant le transfert de tous ses passagers.
Parallèlement, le collectif italien de gauche Mediterranea avait annoncé samedi le départ de son navire Mare-Jonio depuis le port d’Augusta, en Sicile, pour porter également assistance aux migrants du Louise-Michel face « au danger de mort imminent » encouru par les migrants et alors que la réponse de l’Italie ou de Malte se faisait attendre.
La route migratoire la plus meurtrière

L’année 2020 est marquée par une recrudescence d’embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l’exil vers l’Europe, venus pour l’essentiel de la Libye et de la Tunisie voisines.
Plus de 300 migrants ont péri cette année en tentant la traversée, mais ce chiffre pourrait être en fait beaucoup plus élevé, estime l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). De nombreuses petites embarcations de migrants – essentiellement des Tunisiens – ont notamment accosté tout l’été sur l’île de Lampedusa.
Dernier navire revenu de Méditerranée centrale, l’Ocean-Viking – affrété par SOS Méditerranée – est immobilisé depuis début juillet par les autorités italiennes « pour des raisons techniques », après avoir débarqué en Sicile avec 180 migrants.