
Après cinq jours en détention au centre de rétention de Cornebarrieu, Madame Dertli et son fils Ramazan ont été renvoyés en Turquie./ Photo DDM. archives
Placée en rétention au mois d'avril dernier, la jeune turque Keziban avait été libérée par le juge des libertés et de la détention (JLD) deux jours plus tard, jugeant son arrestation illégale. Quelques mois plus tard, sa mère et son frère n'auront pas eu la même chance. Emmenés au consulat de Marseille dans la journée de mardi, Madame Dertli et son fils ont ensuite été placés dans un avion en direction de la Turquie, via l'Allemagne.
Le cas est révélateur des nouvelles applications prévues par la loi Besson. « De mon côté, c'est la première fois que je vois une étrangère se faire renvoyer sans qu'elle n'ait vu le JLD » assure l'avocate, Me Tercero. Le 11 juillet, la nouvelle loi Besson relative au droit des étrangers entrait en vigueur. Parmi ces dispositions le délai pour qu'un étranger soit vu par un juge des libertés et de la détention a été rallongé de 48 heures à cinq jours. « L'administration a désormais la possibilité légale d'exécuter une mesure d'éloignement sans que les conditions d'interpellation n'aient été examinées par un juge compétent en la matière » s'offusque Me Tercero. Interpellée sur le parking de l'intermarché de Cugnaux, Madame Dertli avait ensuite été conduite à la gendarmerie pour une « audition libre ».
Françoise Souliman, secrétaire générale à la préfecture explique que « si des mesures d'éloignement peuvent être prises dans ces délais rallongés, elles seront faites ». Le collectif de soutien dénonce un « acharnement sur cette famille et une arrestation loin d'être légale ».