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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Le Point.-fr | 09/11/2011

Franck Supplisson, directeur de cabinet du ministre de l'Industrie, ne dédaigne pas de faire travailler son ami sans papiers.


On prête souvent aux autres des sentiments vils et bas. On a tort. Il était une fois dans une brasserie du 9e arrondissement de Paris, Youcef, un serveur sans papiers. Il sert toute sorte de gens, des importants, des moyens et des sans-grade. Frank Supplisson, le directeur de cabinet d'Éric Besson, est un de ses clients les plus assidus. C'est même l'un des plus anciens.
Youcef, travailleur clandestin, rend parfois de menus services au dircab. Un coup de peinture par-ci, une petite réparation sur une plomberie défectueuse par-là, Supplisson n'a pas à le supplier : Youcef a le coeur sur la main. À moins qu'il ne le craigne. "Je n'ai pas de carte de résidence, je fais tout ce qu'il me demande. J'espère qu'un jour il me demandera s'il peut m'aider pour ma régularisation. On ne sait jamais."
Frank Supplisson, à peine 40 ans, a effectué toute sa carrière gouvernementale auprès d'Éric Besson. Notamment quand le transfuge de la gauche fut ministre de l'Identité nationale et qu'il chassait les sans-papiers pour présenter les meilleurs chiffres à son président. On imagine la gymnastique intellectuelle du collaborateur de Besson. Le matin, au bureau, il aligne des bâtons, il décompte le nombre de sans-papiers interpellés et prêts à être reconduits à la frontière. Le soir, il boit un coup avec son pote sans papiers, à qui il confie même les clés de son appartement pour réparer la tuyauterie.
Est-ce que tout cela pourrait être assimilé à de l'aide au séjour irrégulier ? Les juristes sauront répondre. Mais il faut se souvenir qu'Éric Besson, alors qu'il était ministre de l'Immigration, croisa le fer avec Vincent Lindon. L'acteur jouait dans le film Welcome qui dénonçait la politique gouvernementale visant à criminaliser la solidarité envers les clandestins. Niant l'évidence, Besson démentait qu'on pouvait être poursuivi et condamné pour avoir hébergé ou aidé un sans-papiers.
Franck Supplisson a suivi Besson au ministère de l'Industrie, Youcef n'a toujours pas été régularisé. Néanmoins, Supplisson ne l'a pas dénoncé. Comme quoi, on a tort de prêter aux autres des sentiments vils et bas...
*Le prénom a été modifié
Contacté, Frank Suplisson, directeur de cabinet d'Éric Besson, nous a fait parvenir la réponse suivante :
"Je démens formellement ces affirmations. Les travaux d'aménagement intérieur de mon appartement ont été intégralement réalisés par un artisan de nationalité française, basé dans le Loiret. Je peux en présenter les factures à l'appui. La personne de nationalité algérienne en situation irrégulière sur le territoire national à laquelle vous faites référence était serveur dans la brasserie jouxtant mon appartement. Je la connaissais donc effectivement et la croisais quotidiennement. Mais elle n'a en aucun cas pris part aux travaux d'aménagement de mon appartement. Je poursuivrai pour diffamation et dénonciation calomnieuse ces affirmations totalement erronées."

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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