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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Jean-Pierre Stroobants - 30/04/2021

Les eurodéputés ont refusé d’approuver le budget de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Cette dernière est soupçonnée d’avoir participé à des renvois forcés de migrants.

L’assemblée plénière du Parlement européen a refusé, jeudi 29 avril, de voter la « décharge » (approbation) du budget 2019 de Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Ce geste de défiance et de mauvaise humeur des eurodéputés, qui exigent la clarté sur l’action et la gestion de l’agence, installée à Varsovie, était attendu : les commissions du contrôle budgétaire et des libertés avaient recommandé à la plénière, dès le 26 mars, de geler sa décision. Seuls, le groupe d’extrême droite Identité et démocratie (ID, dont le Rassemblement national est membre), les eurosceptiques du groupe Conservateurs et réformistes européens (ECR) et la députée Les Républicains Nadine Morano s’étaient opposés à cette décision au sein de la commission des libertés civiles, l’élue macroniste Fabienne Keller s’abstenant.

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Mardi, le rejet de la décharge a été approuvé par 528 voix contre 127, et 43 abstentions. Cette décision des parlementaires n’aura pas de conséquences immédiates. Leur vote négatif sur un budget épuisé n’entravera pas l’action actuelle de Frontex et la mission supplémentaire qu’elle sera appelée à assumer à l’avenir. La Commission européenne a en effet annoncé, mardi, qu’elle serait aussi chargée d’organiser, de superviser et d’accélérer le retour, vers leur pays d’origine, des migrants qui n’ont pas obtenu le droit d’asile en Europe.

Dans leur rapport recommandant à l’Assemblée le report de l’octroi de la décharge budgétaire, les députés concernés ont formulé quelques considérations d’ordre financier, mais ils ont surtout énuméré une série de critiques et de questions posées à la direction de Frontex depuis plusieurs mois. C’est parce qu’ils estiment ne pas avoir reçu toutes les réponses nécessaires – même s’ils ont entendu le directeur exécutif, Fabrice Leggeri, il y a quelques semaines – que les députés ont exprimé un vote sans doute symbolique, mais à forte portée politique.

Action mise en cause en Grèce, en Hongrie et en Croatie

Ils ont exprimé leur « inquiétude » quant aux accusations « graves et répétées » de violations des droits fondamentaux par Frontex et aux informations selon lesquelles l’agence participerait à des « pushbacks », des renvois forcés de migrants. Jeudi 29 avril, un consortium de médias européens apportait de nouveaux éléments en indiquant que les gardes-côtes libyens avaient, en 2020, intercepté près de 12 000 migrants, en se fondant parfois sur des informations livrées par l’agence européenne, dont ce n’est pas le rôle.

Auparavant, l’action des agents de Frontex avait été mise en cause en Grèce, en Croatie ou en Hongrie – un Etat membre dont elle se retire, à la suite d’un arrêt de la Cour de justice européenne confirmant que ce pays ne respectait pas ses obligations en matière d’asile et de protection des demandeurs.

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En janvier, le conseil d’administration de l’agence a décidé de clore huit des treize enquêtes ouvertes à la suite des accusations de refoulements illégaux. Les députés demandent des éclaircissements sur les autres dossiers avant un autre vote sur le budget 2019, sans doute en septembre.

La Commission, de son côté, semble divisée entre ses responsables qui dénoncent une campagne de dénigrement de l’agence et les partisans d’une plus grande transparence. Parmi ceux-ci, la commissaire suédoise Ylva Johansson, chargée de la migration et des affaires intérieures, qui exerce la tutelle politique, mais non « légale », sur l’agence. La directrice générale de la migration au sein de la Commission, Monique Pariat, a, de son côté, adressé, en décembre 2020, une longue lettre réquisitoire à M. Leggeri, évoquant retards, carences et « hésitations incompréhensibles » dans la gestion de son organisation.

Davantage de transparence

L’Office de lutte antifraude de l’UE (OLAF) enquête encore sur celle-ci, comme la médiatrice européenne. En cause, pêle-mêle : le mécanisme de réclamation destiné, en principe, à traiter les allégations de violation des droits fondamentaux, de harcèlement, le déséquilibre hommes-femmes à la direction de l’agence ou encore les retards apportés à l’embauche du personnel chargé de faire respecter les règles en matière de droits fondamentaux.

Le Parlement réclame aussi une information régulière sur les opérations en cours, une meilleure protection des lanceurs d’alerte et davantage de transparence dans le fonctionnement interne. « L’accroissement des compétences et du budget implique un renforcement similaire de la responsabilité », souligne le rapport de la commission des libertés. Le budget de Frontex, qui était de 100 millions d’euros en 2014 est passé à 446 millions en 2014 et sera de 5,6 milliards pour les sept années à venir.

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C’est toutefois la question du respect des droits fondamentaux qui promet de rester au cœur des débats sur le rôle actuel et futur de l’agence. Un article du règlement interne de celle-ci oblige le directeur exécutif à suspendre les activités de Frontex, ou à y mettre un terme, en cas de violation des droits des personnes ou des règles sur la protection internationale.

Il reste à déterminer si ce règlement, flou sur la responsabilité juridique des dirigeants et des mécanismes de vérification de leurs pratiques, ne leur assure pas, en réalité, une forme d’impunité.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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