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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Marlène Panara - 24/05/2021

Ce samedi matin, le corps d'un jeune homme noir a été retrouvé dans le fleuve de la Bidassoa, qui marque la frontière entre l'Espagne à la France. Depuis quelques mois, de plus en plus de réfugiés tentent de rallier ses deux rives, au péril de leur vie.

Seules quelques centaines de mètres séparent l’Espagne de la commune française d’Hendaye, sur les rives du fleuve frontière de la Bidassoa. La traversée a pourtant été fatale à l’homme qui a été retrouvé mort sur les rives d’Irun, côté espagnol, samedi 22 mai. Son corps sans vie a été découvert vers 11h par des kayakistes qui ont prévenu les secours, affirme la radio Antxeta Irratia, citée par Mediabask.

Une autopsie du jeune homme, d’origine africaine selon la mairie, doit être réalisée mais "les premières constatations […] n’ont pas révélé de trace de violence, ou quelque indice qui puisse faire penser à une mort d’origine criminelle", affirme le journal régional Sud Ouest.

Un adolescent de 16 originaire du Burkina Faso a, le même jour, réussi la traversée, sauvé in extremis de la noyade par des habitants d’Hendaye. "En me promenant avec des amis au bord du fleuve, j’ai vu quelqu’un sur l’île des Faisans [un ilot situé sur la Bidassoa, à mi-chemin entre Irun et Hendaye NDLR] qui, après s’être débarrassé de quelques affaires, s’est jeté à l’eau, raconte l’Hendayais Tom Dubois-Robin. À 10 mètres de l’arrivée, il commençait vraiment à peiner, alors je suis un peu descendu sur la rive et je l’ai attrapé. On lui a donné des vêtements et un peu de café. Et puis, au bout d’une demi-heure, il est reparti".

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Selon le média espagnol Naiz, le jeune homme aurait été arrêté par les gendarmes dans les deux heures qui ont suivi. Une histoire similaire à celle qu’a déjà vécue, il y a quelques semaines, Tom Dubois-Robin. Le 13 mars, c’est à un Guinéen que lui et ses amis ont porté secours, dans les mêmes circonstances. Les rives espagnoles de la Bidassoa ont également été témoin du suicide, par pendaison, d’un migrant érythréen en avril dernier.

La Bidassoa, dernière route encore possible

Selon Anaïtze Aguirre, membre de l’association espagnole Irungo Harrera Sarea, cette triste série n’en est pourtant qu’à ses débuts. "Les contrôles se sont tellement intensifiés sur les routes et les ponts - officiellement dans le cadre de la lutte anti-Covid et anti-terroriste - que la traversée de la Bidassoa reste la seule possibilité qui s’offre aux migrants, déplore-t-elle. Pour ces gens qui ont traversé le désert et la mer dans des conditions chaotiques, relier les deux rives d’un fleuve semble anecdotique. Et pourtant, c’est tout aussi dangereux".

Depuis trois mois, nombreux sont ceux qui s’aventurent dans ces eaux froides, tumultueuses, aux fonds mouvants. "Chaque semaine, je vois des réfugiés tenter la traversée, à la nage ou dans des barques, assure Tom Dubois-Robin. Certains font marche arrière, d’autres y parviennent. Mais bien souvent ils finissent par être arrêtés de l’autre côté par les policiers en civil, qui parcourent la rive à vélo". D’après Sud Ouest, ce "phénomène trouve une part de son explication dans la réouverture des Iles Canaries", où étaient bloqués par la pandémie de nombreux candidats à l’exil.

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La situation, à long terme, "n’est pas tenable", soutient Claire Meekel, membre du réseau Etorkinekin. "La politique appliquée de part et d’autre de la frontière, du harcèlement perpétuel des réfugiés à leur expulsion pure et simple n’est pas à la hauteur de notre humanité", affirme-t-elle. Malheureusement, tout ce qu'on peut faire aujourd'hui, c'est rendre hommage aux morts, qu'on ne peut pas aider de notre vivant".

Du côté des autorités aussi, la colère est palpable. Dans un courrier co-signé par les maires des trois villes frontalières d’Irun, de Hondarribia et d’Hendaye, les élus pointent le renforcement des contrôles aux frontières mis en place début 2021 : "A cause du durcissement des contrôles frontaliers de la part des autorités françaises, [… ] la population subsaharienne est de fait dans l’impossibilité de poursuivre sa route". Le maire d’Irun José Antonio Santano appelle lui à "une profonde réflexion de tous pour trouver des solutions effectives qui évitent que le désespoir conduise ces personnes à jouer leur vie et à la perdre".

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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