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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

RESF | 11/04/2011

 

La région rouennaise compte deux ministres parmi ses élus, Valérie Fourneyron et Laurent Fabius. Elle est aussi, en ce moment, le théâtre de scènes qu’on aurait voulu disparues avec le congédiement de Sarkozy.

Un enfant de trois ans est enfermé au Centre de rétention de Oissel avec sa mère, une jeune congolaise (RDC).

Elle était convoquée le 9 avril à « 5 heures », sans autre précision. Elle avait compris 17 heures, comme tout un chacun, les convocations à l’aube étant rares ! Ne la voyant pas arriver à 6 heures du matin, les policiers ont accompli une bien belle mission : aller la cueillir dans son lit, avec son enfant. Sûr que Manuel Valls les décorera !

Malade ou totalement perturbé par la situation, l’enfant ne cesse de hurler, se balance, refuse tout contact avec les autres ainsi que l’ont constaté les intervenants de l’association FTDA présente dans le CRA et tous ceux qui ont assisté à l’audience du Tribunal administratif de Rouen devant laquelle la mère et l’enfant ont été traduits. L’audience était surréaliste : le petit a crié pendant plus d’une heure et demie. Sa mère n’a pas pu assister à l’audience car les cris de l’enfant couvraient la voix des avocats. Même l’escorte policière était atterrée. Le médecin du CRA qui avait été consulté, lui, n’avait rien trouvé d’anormal dans la situation.

Les avocates, Maître Madeline et Maître Jeannot ont demandé la libération de la mère et de l’enfant. En vain. Le tribunal a préféré donner satisfaction au directeur du CRA qui s’était déplacé en personne. Plus même, le tribunal a refusé l’expertise médicale de l’état de l’enfant réclamée par les avocates.

Dernière heure : la mère et l’enfant ont été expulsés ce matin vers la Suède d’où ils risquent fort d’être renvoyés vers le Congo. Félicitations au ministre de la Chasse à l’Enfant !

et on démembre les familles

Dans le même CRA de Oissel, le père de trois enfants, élèves l’un de la maternelle, les deux aînés de l’école primaire Grain d’Or à Rouen, est enfermé depuis le 28 février. Il est de nationalité arménienne mais appartient à la minorité Yézide, persécutée en Arménie. Prétendre fuir les persécutions, les épargner à ses enfants et vouloir rester auprès d’eux dans le pays où ils vivent maintenant et où ils sont scolarisés, voilà des délits graves qui valent bien les 42 jours de rétention et les trois tentatives (la dernière hier) d’embarquement subies par cet homme.

Pas de doute, à la lecture de ces faits, on est ébloui de l’action de la police, du sens de l’équité de la justice et, par-dessus tout, des valeurs de probité, d’humanité, de respect des droits de l’enfant défendues avec tant d’éclat par le président Hollande et ses ministres.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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