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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

A Lyon, politique du chiffre oblige, la préfecture traque et enferme les sans-papiers jour et nuit. Parmi eux, les Tunisiens figurent en première place au palmarès des nationalités enfermées au Centre de Rétention Administratif de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. C’est bien connu, depuis le printemps arabe, tous les pays d’Afrique du Nord sont des modèles de démocratie... Si leurs citoyens pensaient prétexter une éventuelle instabilité politique ou un régime islamiste un peu trop sectaire pour venir se réfugier en France, le pouvoir socialiste, les policiers et le procureur de Lyon sont là pour leur rappeler qu’ils se fourrent le doigt dans l’œil.

Mercredi 2 octobre, selon une information de Rue 89 Lyon (1), un sans-papiers tunisien comparait donc devant le Juge des Libertés et de la Détention qui doit statuer sur son maintien ou non au Centre de Rétention Administratif.

Alors que le juge examine le cas d’un autre sans-papiers, le jeune homme de 22 ans s’asperge d’un liquide inflammable et allume un briquet. « Il était assis, il a allumé le feu sur sa personne, son pull a commencé à brûler, il a fallu que les fonctionnaires de police se jettent sur lui pour stopper le feu» explique son avocat. Légèrement blessé, il est conduit à l’hôpital pour soigner ses blessures, heureusement superficielles, et en ressort rapidement.

L’audience reprend au tribunal avec un nouveau juge et un nouveau greffier, les précédents, choqués par la scène préférant se faire remplacer. Le nouveau juge ne trouvant probablement rien à redire sur la régularité de la procédure, confirme le maintien en rétention.

Pendant ce temps, le Procureur de la République, lui, décide de mettre en examen le sans-papiers, tenez-vous bien, pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « tentative de soustraction à une mesure d’éloignement» .

Elle est pas belle la France ?

Tu es sans-papiers, on veux te renvoyer dans un pays dont tu ne veux pas au point de préférer la mort plutôt que d'y retourner, on te met en prison pour avoir mis en danger la vie d’autrui…

Alors que plusieurs centaines de migrants viennent de perdre la vie en méditerranée au large de Lampedusa, et que des corps flottent encore dans l’eau, l’Italie décide d’instaurer une journée de deuil national. (2)

Parions que le procureur de la république de Lyon, lui, aurait préféré poursuivre les familles des victimes et les rescapés pour pollution maritime.

  philippe alain

 

(1) http://www.rue89lyon.fr/2013/10/04/sans-papiers-tunisien-immole-lyon-procureur-poursuit-mise-danger-vie-autrui/

(2) http://www.mediapart.fr/journal/international/041013/naufrage-lampedusa-nous-ne-savons-plus-ou-mettre-les-corps

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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