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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Henri Seckel - 24/08/2021

A quelques jours de la fin des opérations de rapatriement d’Afghanistan, le Conseil d’Etat étudiait, mardi 24 août, la requête de quatre réfugiés afghans qui réclament l’évacuation d’urgence de leurs familles restées sur place.

Par la voix de leurs avocats, ces quatre Afghans, bénéficiant depuis plusieurs années du statut de réfugié ou de la protection subsidiaire, ont demandé à la plus haute juridiction administrative française d’enjoindre au gouvernement de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour que leurs familles soient accueillies en France « au titre de la réunification familiale ».

Ce processus, cousin du regroupement familial, permet aux réfugiés de faire venir leur famille – dont les membres doivent faire eux-mêmes la demande dans le pays de départ – sans condition d’ancienneté en France, de ressources ou de logement. Quelque 35 000 Afghans bénéficient de la protection de la France et environ 3 500 familles afghanes sont dans l’attente d’un visa dans le cadre de la réunification familiale, dont 1 500 ont fait la demande avant 2019. L’audience a permis de mettre en lumière la longueur et la complexité de la procédure : traitées à Kaboul jusqu’à la fermeture du service des visas en 2018, ces demandes – retardées par la pandémie de Covid-19 – ont ensuite été traitées au Pakistan jusqu’à la fermeture de l’ambassade en juin, et le sont désormais en Iran et en Inde.

Lire aussi L’Union européenne bute sur une politique d’accueil des réfugiés afghans

Pour les avocats des requérants, l’objectif était autant de mettre ce sujet épineux en lumière que d’obtenir « que des mesures soient prises dans délais très urgents pour permettre l’application du droit à la réunion familiale » prévu par l’article 561-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. « L’Etat français n’a pas mis en œuvre tous les moyens pour remplir ses obligations depuis deux ans, et désormais, la situation est critique à Kaboul, a résumé l’avocat Cédric Uzan-Sarano. La conjonction de ces deux éléments fait qu’il y a une urgence extrême. »

« Que doit faire l’Etat pour régler la situation de ces personnes qui ont droit à la réunification familiale et qui sont, d’une certaine manière, prioritaires ? », a demandé l’avocat, suggérant quelques pistes : alléger le processus de vérification de l’identité des membres de la famille, accorder à titre exceptionnel des laissez-passer pour que la demande soit traitée en France, ou encore permettre aux autorités consulaires françaises aux Emirats arabes unis ou au Tadjikistan de s’en charger.

« On a un nombre contraint de places dans les avions »

« On sait très bien que ces familles ont droit au rapatriement, mais elles ne sont pas les seules et elles ne sont pas ultra-prioritaires, a répondu, sur les fauteuils d’en face, Pascale Léglise, représentante du ministère de l’intérieur. Entre une magistrate afghane menacée de lapidation par les talibans et une personne candidate à la réunification familiale, je ne sais pas qui est la plus prioritaire. »

La difficulté est de définir qui est prioritaire pour monter dans l’un des deux avions de 250 places qui font le voyage chaque jour entre l’Afghanistan et la France

« Si vous nous enjoignez de rapatrier ces personnes, a poursuivi Mme Léglise, ça veut dire que, manu militari, il faut aller les extirper de l’endroit où elles sont, les ramener à l’aéroport et les mettre d’office dans l’avion, alors que d’autres personnes sont tout autant menacées, et que l’accès à l’aéroport est très difficile. La délivrance des visas n’est pas le sujet aujourd’hui, ce n’est pas ça qui bloque la réunification familiale. Ce qui bloque, c’est qu’on a un nombre contraint de places dans les avions. Délivrerait-on des visas à toutes ces personnes qu’elles ne quitteraient pas plus le territoire afghan. »

Les débats ont été vifs lors de cette audience, qui a surtout souligné le chaos régnant à Kaboul, la confusion autour de l’aéroport, et la difficulté à définir qui est prioritaire pour monter dans l’un des deux avions de 250 places qui font le voyage chaque jour entre l’Afghanistan et la France.

« Est-ce que l’Etat fait le maximum pour respecter ses obligations et traiter les demandes dans les meilleurs délais ? a demandé Me Uzan-Sarano. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas certain que tout le monde monte dans l’avion qu’on ne doit pas tout faire pour qu’ils aient une chance. » « On est dans situation de guerre, a rétorqué Mme Léglise. Donc vous donner l’assurance que les personnes bénéficiaires de la réunion familiale sont parmi les gens à exfiltrer le plus vite possible, oui, cent fois oui. Les mettre à l’abri, on voudrait bien, ce serait magnifique. Mais dire qu’on y arrivera, non. On va voir comment faire, mais soyez assurés que ce n’est pas de la mauvaise volonté, on fait comme on peut, on n’est absolument pas maîtres du jeu. » Le Conseil d’Etat rendra sa décision jeudi.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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