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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Déclaration de la confédération CGT et de la Fédération CGT Commerce Distribution et Services | 28/04/2014

Il aura fallu presque 3 mois de lutte (du 3 février au 25 avril) pour que la totalité des 7 employés de l'onglerie-salon de coiffure "afro" du 50 Bld de Strasbourg à Paris (quatre Chinoises, deux Ivoiriennes, et un jeune Chinois), pas payés, pas déclarés parce que sans papiers, voient enfin leur situation administrative régularisée par les autorités.

C'est avec une grande joie et une légitime fierté que la CGT salue l'issue positive de cette grève.

Le 3 février 2014, ces salarié(e)s avaient informé leur employeur qu'elles et il cessaient le travail tant que leurs salaires des mois de décembre 2013 et janvier 2014 ne leur seraient pas versés. Et cela, bien qu'étant dans un état de vulnérabilité extrême, tant vis-à-vis de leur patron que des autorités.

Depuis le 10 février, avec les militant(e)s de la Cgt, des soutiens associatifs, politiques et individuels, elles et il ont occupé nuit et jour leur lieu de travail. Comme leur patron s’était volatilisé et que les autorités (Ministère de l'Intérieur et Préfecture de police de Paris) restaient sourdes à leur demande de régularisation, elles et il ont repris leurs postes de travail à partir du 15 février pour alimenter la caisse de grève.

Avec le temps, face à leur détermination et celle de la CGT, trois premières régularisations ont pu être obtenues, puis deux autres et depuis le 25 avril, les deux dernières.

Pour justifier le traitement différencié appliqué à chaque salarié(e) et l’extrême lenteur dans la résolution de ce conflit, la préfecture de police de Paris, comme à son habitude, arguait du « temps nécessaire à l’étude des dossiers ».

Elle avait surtout du mal à reconnaître avoir à faire à une vraie grève de vrais salariés. Ceci alors que l'Inspection du Travail à l'issue de deux contrôles sur place, dès le début de la grève, avait conclu dans le courrier adressé à l’employeur: "nos constats démontrent que ces personnes ne peuvent être considérées comme des travailleurs indépendants effectuant une prestation de service pour votre compte….Elles sont sous votre subordination juridique et économique…"

Il est temps que tous les pouvoirs publics admettent que les salariés, même sans papiers, même contraints au travail « au noir » par leur employeur, font malgré tout un vrai travail, qui doit être reconnu et respecté !

On ne combat pas le travail « au noir » en culpabilisant les salariés ou en niant leur situation, mais en les aidant à en sortir ! D’autant plus quand ces salariés ont le courage de s'engager dans une grève en dénonçant leur patron et au delà tout un système de surexploitation!

Il y en a assez de cette hypocrisie institutionnalisée qui nie des situations de travail totalement inacceptables et qui revient, en réalité, à laisser un certain patronat abuser des salariés les plus vulnérables. Même s’il faut du temps et de la persévérance pour en finir avec cette hypocrisie, la CGT y est prête.

A l’heure de la mondialisation libérale, c’est aussi en gagnant des droits pour ces salariés d’ailleurs, « délocalisés » ici, que nous sauvegarderons les droits de tous les salariés

Respect et salut aux premières femmes grévistes sans papiers, du travail "au noir"!

« Elles bossent ici, elles vivent ici, elles restent ici ! »

Montreuil, le 28 avril 2014

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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