En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services adaptés.

cdv logo  

Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

logo EGM Toulouse

Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Leslie Carretero - 16/09/2021

Mohammed, originaire d'Algérie, vit en France depuis plus de 20 ans. Marié à une Algérienne, il cherche à la faire venir avec son fils et les deux enfants de son épouse, nés d'une précédente union. Mais les autorités françaises ont refusé sa demande de regroupement familial. L'homme de 55 ans se dit désemparé par la situation. Témoignage.

"J’ai fait ma demande de regroupement familial en mai 2019 afin de faire venir en France ma femme, ses deux enfants, de 12 et 14 ans, et notre fils de trois ans. Pendant des mois, je n’ai pas eu de nouvelles de mon dossier et en décembre de la même année, on m’a réclamé des documents supplémentaires.

J’ai envoyé les pièces demandées et, en janvier 2020, la préfecture m’a renvoyé mon dossier me disant qu’il était incomplet.

J’ai dû recommencer à zéro, et refaire une nouvelle demande. En février, j'ai donc déposé un nouveau dossier de regroupement familial. Ce n’est qu’en juillet qu’on m'a confirmé l’enregistrement de ma demande.

Pendant des mois, j’ai attendu que des agents de l’Ofii [Office français de l’immigration et de l’intégration, ndlr] viennent visiter mon logement, pour savoir s’il répondait aux critères demandés pour la réunification.

Plusieurs rendez-vous ont été annulés en raison de la pandémie de Covid-19 et finalement, en janvier 2021, l'Ofii a organisé une visite chez moi à la hâte.

"Je suis au bord de la dépression"

Ce n’est finalement qu’en juillet que j'ai reçu une lettre de la préfecture me notifiant que ma demande de regroupement familial avait été refusée. L’administration française a estimé que mon appartement de 60 m2 était trop petit pour recevoir ma famille.

Selon le règlement, je dois vivre dans un logement de minimum 52 m2 pour cinq personnes. Mais je ne savais pas que deux pièces n’étaient pas suffisant, cela n’est indiqué nulle part.

Je me sens coincé. Je suis au bord de la dépression. Je vois mon fils grandir à travers un écran d’ordinateur. Avec les restrictions de déplacement dues à la pandémie, je n’ai pas vu mon enfant depuis octobre 2019 ! C’est sinistre.

Je vis en France depuis 23 ans, j’ai toujours été respectueux des valeurs de la République, je n’ai jamais eu de problèmes. J’ai des lettres de recommandation de mon travail mais rien n’y fait. Dire que je suis déçu n’est pas assez fort pour exprimer ce que je ressens.

J’ai l’impression que les conditions d’obtention de regroupement familial se sont durcies et que l’État français ne veut pas d’étrangers sur son sol."

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

Archive

Powered by mod LCA