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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Arras | 28/05/2014

Qu’on le veuille ou non, des images font honte ! A ceux qui n’ont rien, la force vient enlever même ce qu’ils n’ont pas. Une fois de plus, les refuges de fortune dressés par les migrants aux abords du port de Calais ont été démantelés et leurs occupants dispersés. Ils étaient insalubres : personne ne prétendra le contraire ! Ils étaient devenus le repère de la gale, ce n’est pas une surprise. Les migrants rassemblés constituent une proie facile pour des exploiteurs sans scrupules. La misère n’est pas perdue pour tout le monde.

Le scandale n’est pas fondamentalement dans la démolition de ces camps improvisés, mais dans les raisons de leur apparition. Jusques à quand se poursuivra sur nos rivages un déni d’humanité qu’une sournoise indifférence s’efforce de cacher ? Il n’y a pas des migrants dont l’errance gêne et dérange. Chacun d’entre eux a un visage, porte une histoire, crie une souffrance, fuit une détresse, redoute une persécution. Aucun être humain ne se coupe de son pays, de sa famille, de sa culture, de sa dignité sans y être poussé par d’impérieux motifs. D’autres êtres humains peuvent-ils à leur égard demeurer sourds et aveugles ?

Il n’appartient pas aux seuls Calaisiens, aux seuls Français, d’assumer les conséquences de décisions politiques anciennes ou récentes qui défient le bon sens. Les pouvoirs nationaux, européens et mondiaux ont, un jour, sollicité le droit et l’honneur de gouverner leurs semblables. Ils ne peuvent pas se dérober à la lourde responsabilité de gérer ensemble le délicat problème des migrations et des causes qui les engendrent.

La difficile recherche de solutions concertées et durables ne saurait justifier la mise entre parenthèses de la grandeur et de la valeur de chaque être humain. Il n’est pas davantage acceptable d’abandonner à des bénévoles plus merveilleux les uns que les autres la sauvegarde du minimum de respect qui est dû à chaque membre de la famille humaine quelles que soient ses origines, son appartenance, sa langue et sa culture. Un abri, l’hygiène, les soins, un simple repas : est-ce déjà trop demander ?

Les récentes consultations électorales ont souligné les énormes défis que doit relever notre communauté nationale. Elle ne le fera qu’en retrouvant les valeurs susceptibles de reconstituer le tissu d’un vouloir-vivre commun trop abîmé. La solidarité au-delà des frontières a toujours renforcé l’unité à l’intérieur de notre pays. Le véritable service du frère n’appauvrit pas. Il ajoute toujours un surcroit d’humanité. Nous en avons bien besoin.

Jean-Paul JAEGER

Evêque d’ARRAS

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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