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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Cimade | 17/06/2014

Depuis début 2014 ce sont au moins 22 enfants et 10 familles qui ont connu le traumatisme de l’enfermement en rétention en France métropolitaine.

De vendredi 6 à lundi 9 juin, deux fillettes de 7 et 12 ans, accompagnant leurs parents de nationalité géorgienne, ont ainsi été enfermées au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot durant trois jours et trois nuits sur une décision du préfet de Meurthe-et-Moselle, particulièrement zélé en la matière, avant que la famille soit remise en liberté par le tribunal administratif de Melun.

Les deux enfants sont scolarisés en France depuis l’arrivée de la famille en 2011.

Déboutés du droit d’asile, leurs parents ont déposé plusieurs demandes de régularisation auprès de la préfecture de Meurthe-et-Moselle, en vain. Sans prendre en compte leurs attaches et intégration en France cette dernière a décidé de les obliger à quitter le territoire. Assignés à résidence jusqu’au 15 mai, le couple et leurs enfants avaient respecté toutes les obligations de l’assignation, ce qui aurait dû les protéger contre un placement en rétention comme le prévoit la circulaire du 6 juillet 2012 relative à l’enfermement des enfants en rétention.

Malgré cela, vendredi 6 juin à l’aube, et sans qu’aucune autre décision n’ait été prise entre temps, les forces de l’ordre font irruption à leur domicile pour les conduire au CRA du Mesnil-Amelot à côté de l’aéroport de Roissy. Un vol pour Tbilissi étant prévu le jour même à 20 heures, la préfecture de Meurthe-et-Moselle décide de faire attendre la famille en rétention, contraignant ainsi leurs enfants à subir le système de l’enfermement et le traumatisme induit.

Arrivés au centre dans l’après-midi, les parents sollicitent le réexamen de leurs demandes d’asile et introduisent un recours administratif contre les arrêtés de placement en rétention dont ils font l’objet.

Malgré la forte mobilisation locale à Mont-Saint-Martin, relayée par le Réseau Education Sans Frontières (RESF), le préfet de Meurthe-et-Moselle maintient la famille en rétention jusqu’à l’audience au tribunal administratif prévue le lundi suivant. Leur enfermement, qui dura ainsi trois jours et trois nuits, provoquera de fortes réactions de co-retenus, choqués d’être les témoins de l’enfermement d’enfants.

Lundi 9 juin, le tribunal administratif de Melun annule les arrêtés de placement en rétention qu'il estime illégaux, ce qui met fin à l’enfermement mais pas aux mesures d’éloignement. Une fois encore, nous ne pouvons que constater et déplorer l’illégalité de telles pratiques préfectorales.

La loi doit changer, une circulaire n’est pas suffisante pour mettre fin et interdire définitivement l’enfermement des enfants en centre de rétention, y compris à Mayotte où se sont près de 4000 enfants qui sont enfermés illégalement chaque année.

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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