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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le monde - Le Monde avec AFP - 13/10/2021

L’intégralité des personnes, majoritairement kurdes, ont été évacuées, mercredi.

Nouveau démantèlement sur le littoral nord. Les forces de l’ordre ont détruit, mercredi 13 octobre, un campement où vivaient plusieurs centaines de personnes, situé dans un champ à Grande-Synthe, dans les Hauts-de-France, a-t-on appris auprès des associations et de la préfecture du Nord, confirmant une information de La Voix du Nord. Ce démantèlement, « avec le concours de la force publique », a été décidé en application « de la décision du tribunal judiciaire de Dunkerque ordonnant l’expulsion des occupants sans droit ni titre », a expliqué la préfecture. Selon elle, 118 personnes ont été « mises à l’abri ».

« L’intégralité des personnes ont été évacuées, soit plus de mille personnes » et la plupart d’entre elles « sont toujours à Grande-Synthe, sur un ancien campement » à environ 300 mètres de là, a affirmé Marie Chapelle, coordinatrice de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. D’après elle, le champ où étaient installés ces migrants, majoritairement Kurdes, est « labouré pour éviter qu’ils se réinstallent ».

« C’est scandaleux, c’est du harcèlement. C’est essayer d’épuiser les personnes sans proposer des solutions adaptées. »

Lire aussi L’Etat viole les « droits fondamentaux » des migrants à Calais et Grande-Synthe, selon la CNCDH
« A quoi ça sert ? »

« On n’arrive pas à comprendre. Pourquoi tout ramasser et les repousser à côté ? A quoi ça sert ? A une époque, au moins, ils faisaient semblant de mettre tout le monde à l’abri, là, il n’y a même pas assez de places », a déploré Claire Millot, de l’association Salam.

Lire aussi Migrants à Calais : Human Rights Watch dénonce une vie d’« humiliations » et de « harcèlement »

Dans un communiqué daté de lundi dans lequel il reprochait au ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, d’avoir « occulté » les camps de migrants de Grande-Synthe lors de sa venue sur le littoral samedi, le maire de la ville, Martial Beyaert, plaidait pour l’ouverture de centres d’accueil sur le littoral. « Ces lieux de refuge nécessaires à la veille de l’hiver permettraient premièrement aux exilés de vivre dans des conditions dignes, mais également de sortir de l’emprise des passeurs », avait affirmé l’édile, demandant également à l’Etat de « tenir l’engagement pris » quant à « la distribution des repas ».

Lire le reportage :  A Calais, en plein hiver, les évacuations se multiplient sans solution pérenne

Depuis lundi 11 octobre, Philippe Demeestère, aumônier du Secours catholique de Calais, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, un couple de trentenaires mobilisés depuis plusieurs mois auprès des personnes migrantes, ont entamé une grève de la faim à Calais afin de dénoncer les conditions de survie déplorables sur place des exilés et le dialogue de sourds entre Etat et acteurs associatifs.

En décembre 2020, une délégation de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’était rendue sur le littoral nord. Les démantèlements devraient être assortis de solutions de mise à l’abri, un « impératif humanitaire », écrivait l’institution dans un avis rendu public, « compte tenu de la détresse et de l’extrême dénuement » de ces personnes, qui font l’objet d’un « déni d’existence ». La « détérioration des conditions dans lesquelles survivent les personnes exilées sur la zone frontalière ainsi que la violation récurrente de leurs droits fondamentaux sont inacceptables », taclait encore la CNCDH.

 

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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