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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Dépêche | 02/10/2014

À 90 ans le frère Alain Richard quitte aujourd'hui Toulouse pour la maison des seniors des Franciscains d'Avignon. Mais les cercles de silence qu'il a créés en 2007 pour dénoncer l'enfermement administratif des sans-papiers continuent.

Vous quittez Toulouse pour Avignon, c'est la retraite ?

Je pars m'installer dans la maison des seniors des Franciscains d'Avignon. Mais je n'entre pas en inactivité. A 90 ans, je ne débloque pas trop et ma carcasse tient encore un peu le coup, mais elle commence à sentir la fatigue. Quant à la retraite, j'ai travaillé pendant 26 ans aux États Unis comme prêtre-ouvrier en usine et dans des associations, mais je me suis fait escroquer par ces bandits d'Américains qui ont décidé trois ans avant que je ne quitte le pays que seuls les citoyens américains y avaient droit. J'ai cotisé mais je me suis fait tout croquer. C'est un gangstérisme de plus de l'État des USA (rire).

Vous allez ralentir le rythme ?

C'est ça. Mais en tant qu'être humain je ne pourrai jamais laisser des choses inacceptables se faire à ma porte. Et en tant que prêtre ça me torture de voir que les étrangers sans papiers officiels sont traités comme des animaux en France et en Europe. Tant que j'aurais de l'énergie, je continuerai à me battre.

Vous êtes très critique envers l'administration.

Oui car elle est souvent trop rigide. Prenez le cas des femmes qui sont en danger dans leurs pays parce qu'elles se battent contre les viols commis par les militaires. Je prends cet exemple parce qu'il concerne beaucoup de pays. L'administration française est au courant mais si ces pays ne sont pas officiellement répertoriés comme dangereux pour leurs ressortissants elle ferme les yeux. Pourtant, chaque préfet a le droit d'étudier les situations au cas par cas, pour corriger ce qui peut échapper à la loi. Certains le font d'autres non. À cet égard la Haute-Garonne a mauvaise réputation. Je ne sais pas si le nouveau préfet parviendra à changer cette réputation.

Les cercles de silence survivront à votre départ ?

Évidemment ! Nous avons présenté mardi le comité de pilotage des cercles aux 150 personnes réunis place du Capitole. Il est composé de personnalités toulousaines d'une grande valeur morale et qui sont actifs sur cette question des personnes sans papiers officiels de séjour.

Vous êtes un professionnel de la non-violence ?

J'ai été engagé dans des tas de trucs au Guatemala, au Sri Lanka, auprès des tribus indiennes victimes des injustices commises par les nord américains et les Canadiens. J'ai également été très impliqué dans la lutte contre l'extension du camp militaire du Larzac. Nous avions choisi de ne pas payer un tiers de nos impôts et d'affecter l'argent au financement de la lutte non violente conduite par les paysans. J'ai eu énormément de chance car cela m'a conduit à travailler avec les compagnons de lutte de Martin Luther King et de Gandhi. Les longues grèves de la faim et les nuits sur le carrelage c'est terminé pour moi. Mais je continuerai à faire ce que je peux avec les moyens plus réduits dont je dispose.

Recueilli par Bernard Davodeau

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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