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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Médiapart | 16/05/2015

Ce sont ces gens que l'UE va attaquer.

La politique de l’Union Européenne en matière de réfugiés était déjà scandaleuse. Maintenant, elle frôle le criminel.

(KL) – «Ouh là», diront certains, «vous vous trompez ! L’Union Européenne n’a pas déclarée la guerre aux réfugiés, mais aux passeurs !» Faux – cette «guerre contre les passeurs» vise directement les réfugiés africains et cette politique européenne constitue le summum du cynisme. Le plan de l’UE d’attaquer militairement les bases des passeurs, «sur la mer, aux côtes et sur la terre», ne fera des victimes que parmi ceux qui sont déjà le maillon faible dans cette situation – les réfugiés.

Ce n’est pas parce que l’Europe veut envoyer des troupes en Afrique que les raisons des réfugiés de quitter leurs terres disparaîtront. Seulement, en l’absence d’un corridor sécurisé permettant aux réfugiés de gagner l’Europe autrement que par des embarcations de fortune, la mesure européenne ne fera qu’augmenter le coût de ce passage sur la Méditarranée, tout en rendant l’action criminelle des passeurs encore plus attractive.

La criminalité annexe (prostitution forcée etc.) fleurira également, car les bandes de passeurs augmenteront leurs tarifs et risquent de se structurer davantage. Un peu comme du temps de la prohibition aux Etats-Unis – la repression n’a pas empêché les Américains de boire de l’alcool, mais elle avait favorisé l’émergence de structures criminelles comme la Mafia.

Ce qui se cache derrière le terme «renforcement des capacités du management des frontières», n’est autre qu’une déclaration de guerre perfide aux réfugiés africains. L’Europe, fief auto-déclaré des Droits de l’Homme, ce donneur de leçons, ce champion de l’humanisme – se comporte comme une association de malfaiteurs qui moralement, n’est pas meilleure que ces passeurs criminels qui profitent de la détresse des réfugiés africains pour faire leur commerce de la mort.

«Frontex», c’est la honte de l’Europe. Une invasion européenne en Afrique pour empêcher des réfugiés de tenter de se sauver en venant en Europe ? Pour ne pas se salir les mains tous seuls, les Européens vont également demander un mandat à l’ONU – et Vladimir Poutine se fera un plaisir d’émettre son véto en rappelant quelques principes des Droits de l’Homme aux responsables européens qui semblent vouloir lancer une sorte de croisade.

Non, ce ne sont pas les passeurs qu’ils attaqueront, ce sont les réfugiés, les plus faibles, les plus démunis, ceux qui ont besoin de soutien et non pas de drones qui bombardent les embarcations de fortune qui constituent leur dernier espoir de sauver leur peau. L’Union Européenne n’a pas le droit moral d’attaquer qui que ce soit et où que ce soit. Elle devra, par contre, ouvrir un corridor sécurisé permettant aux réfugiés africains de gagner le sol européen pour y demander l’asile.

Après des siècles du colonialisme, l’une des causes principales de la misère africaine, l’Europe veut ouvrir un nouveau chapitre du mépris européen vis-à-vis du continent africain. Le cynisme de nos criminels en costume-cravate qui décident d'un trait de stylo de la vie et de la mort de milliers d'êtres humains, est insupportable.

Tout un chacun d'entre nous doit se poser la question – ont-ils le droit d'agit de la sorte en notre nom ? Est-ce que vous êtes d'accord avec cet assassinat par milliers que commettent les responsables politiques européens ? Si vous n'êtes pas d'accord avec ces meurtres commis en notre nom, il faudra réagir. Il ne faut pas autoriser ces monstres de tuer encore plus de gens en Méditerranée – un jour, vos enfants vous poseront la question : «Dites, papa et maman, vous étiez aussi pour noyer les Africains qui voulaient sauver leurs vies ?».

A pleurer.

Kai Littmann

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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