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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Maryline Baumard - 30/03/2017

Puisqu’elle ne s’estime pas entendue par les politiques, la Cimade s’adresse aux citoyens, en placardant les murs de 70 villes de trois verbes qui, à ses yeux, définissent la politique migratoire française : « réprimer », « humilier », « exclure ».

La politique migratoire saffiche dans 70 villes

Leurs affiches tranchent dans le paysage urbain. Pas de visage de candidat dessus. Pas de slogan présidentiel. Dans 70 villes de France, cette nuit du mercredi 29 mars, les militants de la Cimade se sont improvisés colleurs d’affiches. C’est leur façon d’entrer en campagne, de faire passer leur vision de la société. « A chaque échéance présidentielle, nous avons toujours élaboré une belle liste de propositions. Face au peu d’engouement des politiques à reprendre nos idées, nous avons décidé d’agir autrement », explique Geneviève Jacques, qui préside cette association protestante d’aide juridique aux étrangers. « C’est à l’opinion publique que nous souhaitons nous adresser », observe la militante, consciente de la frilosité des hommes politiques sur ce sujet. « L’enjeu est simple : souhaitons-nous une société fermée, d’exclusion, de suspicion, qui prend l’étranger comme bouc émissaire ? Ou voulons-nous un monde plus solidaire, qui ait à cœur de renforcer la cohésion sociale ? », interroge-t-elle, à l’heure où la candidate du Front national caracole en tête des intentions de vote à la présidentielle.

Pour poser cette interrogation noir sur blanc, la Cimade a donc choisi les murs des villes, espace traditionnellement réservé à cette époque à celles et ceux qui postulent à la plus haute fonction de l’Etat. Parodiant les politiques, la petite organisation a édité trois affiches chocs qui veulent faire prendre conscience de la réalité de la politique migratoire menée par la France. « A l’heure de la post-vérité, il n’en fallait pas moins », s’amuse d’ailleurs Mme Jacques. Sur la première affiche, donc, un large slogan rappelle que « les politiques migratoires répriment ». Sur la deuxième, c’est le verbe « humilier » qui est mis en évidence, quand la troisième rappelle que ces mêmes politiques migratoires « excluent » chaque jour.

« Les codes de l’affichage politique »

La Cimade veut par cette campagne expliquer la réalité à ceux qui croyaient encore aux éléments de langage déroulés avec plus ou moins de talent. « Nous avons décidé d’utiliser les codes de l’affichage politique », rappelle Jean-Claude Mas, le secrétaire général de cette association qui ne manque pas d’idées. Elle avait le 7 juin remis des Charters Awards aux préfets qui expulsaient le plus d’étrangers, parodiant, pendant quelques heures sur scène, une remise de Césars, afin de traiter sur le mode de la dérision ces renvois d’étrangers que la gauche a pratiqués ni plus ni moins que la droite de Sarkozy.

« En plus des affichages urbains, nous avons adressé 6 200 affiches aux décideurs. Tous les maires des communes de plus de 5 000 habitants, les députés, mais aussi les collectivités territoriales doivent recevoir ce matin leur poster », rappelle M. Mas. « Il faut changer de logiciel et faire comprendre que l’étranger n’est pas un problème », ajoute celui qui, depuis vingt ans, se bat pour l’ouverture des esprits et regrette vivement que « le quinquennat qui se termine se soit inscrit dans la continuité du précédent en matière de contrôle et d’accueil ».

La Cimade organise cette opération coup de poing au moment de la sortie de son bilan, présenté ce jeudi matin. Un travail dont la sortie a été accélérée pour tenter d’amener dans le débat ce sujet, qui fait peur aux politiques plus modérés à force d’être considéré comme un thème d’extrême droite. « Nous en profitons pour répéter qu’il est nécessaire d’ouvrir des voies légales d’accès à l’Europe et d’opérer un changement radical aux frontières. Quand je dis frontières, je ne pense pas seulement à ce qui se passe loin de nous aux frontières de l’Europe. Vintimille et Calais offrent des exemples de ce non-accueil que nous dénonçons », insiste Geneviève Jacques, qui aimerait aussi que la France pèse de tout son poids pour avancer très vite vers un droit d’asile européen pour les Vingt-Huit et un titre unique de séjour en France, pour tous les arrivants. Autant de vœux qui paraissent « pieux » dans une campagne où aucun des candidats n’a pas vraiment travaillé ce sujet, qu’ils limitent à deux ou trois slogans.


 Maryline Baumard

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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